BULLETIN 31 – 4EME TRIMESTRE 2011
- Le commandant de Saint Marc Grand’Croix de la Légion d’honneur
- Le commandant de Hélie de Saint Marc et le général Salan
- Le général Chanson en Indochine
- Lettre de Maurice Challe à Michel Déon à propos de l’affaire Si Salah
- Raoul Salan chef de l’OAS
Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc
Par décret du 25 novembre 2011, le commandant de Saint-Marc a été élevé à la dignité de Grand’Croix dans l’ordre de la Légion d’honneur. La cérémonie de remise de la plaque en vermeil a eu lieu dans la matinée du lundi 28 novembre 2011 dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides.
Extrait du J.O. du 26 novembre 2011
Un détachement du 2ème Régiment Etranger de Parachutistes présent les armes pendant la cérémonie
Après la cérémonie, le général de corps d’armée Bruno Dary, gouverneur militaire de Paris, a donné une réception en l’honneur du commandant de Saint-Marc dans les salons de la résidence du gouverneur. Dans la très nombreuse assistance se trouvaient plusieurs membres de l’association des Amis de Raoul Salan, dont, en particulier, deux administrateurs de notre association, Hervé Pignel-Dupont et le président, Bernard Zeller ainsi qu’Arnaud de Gorostarzu, beau-frère du commandant de Saint-Marc et le capitaine Dominique Bonelli, ancien du 1er R.E.P. et grand-officier de la Légion d’honneur.
Après l’allocution du général Dary rendant hommage à l’homme exceptionnel qu’est le commandant de Saint-Marc, celui-ci a entonné le chant du 1er B.E.P., repris à pleine voix dans son intégralité par toute l’assistance, moment unique d’intense émotion faite de joie, de recueillement, de soulagement, d’espérance et d’enthousiasme.
Contre les Viets, contre l’ennemi, Partout où le devoir fait signe, Soldats de France, soldats de pays, Nous remonterons vers les lignes. | Et si la mort nous frappe en chemin, Si nos doigts sanglants se crispent au sol, Un dernier rêve : adieu à demain, Nous souhaiterons faire école. |
Refrain O légionnaires, le combat qui commence, Met dans nos âmes, enthousiasme et vaillance, Peuvent pleuvoir grenades et gravats, Notre victoire en aura plus d’éclat. | Malgré les balles, malgré les obus, Sous les rafales ou sous les bombes, Nous avançons vers le même but, Dédaignant l’appel de la tombe. |
La réception s’est prolongée dans l’après-midi et il a été possible d’échanger quelques impressions avec le commandant de Saint-Marc entouré de son épouse, de ses enfants et de ses petits-enfants.
Le commandant de Saint-Marc et le général Salan
On sait que le commandant Denoix de Saint-Marc a été prévenu du projet du coup d’Alger du 22 avril 1961 la veille de celui-ci et qu’il y a joué un rôle majeur avec son unité de légionnaires-parachutistes. On sait peu de choses sur les relations entre le commandant du 1er R.E.P. et le général Salan. Les lettres qu’Hélie Denoix de Saint-Marc a écrites après sa sortie de prison à l’ancien commandant supérieur interarmées en Algérie, encore détenu, éclairent celles-ci. Le général Salan est arrivé à Tulle le 7 décembre 1962 en provenance de Fresnes ; il en est sorti le 15 juin 1968. Le commandant de Saint Marc est arrivé le 4 août 1961 en provenance de Clairvaux ; il a quitté Tulle le 24 décembre 1965. Ils ont donc cohabité dans cette maison de détention abritant quelques dix-sept officiers de l’armée française, dont sept généraux, pendant un peu plus de trois années.
La porte d’entrée de la prison de Tulle
Le 1er avril 1966, le général Faure, le colonel de Sèze, le commandant Camelin et le lieutenant de vaisseau Guillaume sont libérés. Il ne reste plus à Tulle que les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller. Au cours de ce mois d’avril, le commandant de Saint Marc écrit trois lettres au général Salan. En voici quelques extraits.
2 avril 1966 (…) D’abord, toute une partie de moi-même reste à Tulle et y restera tant que vous y resterez. (…)
9 avril 1966 (…) Mon général, croyez bien qu’en ces jours ou trois de nos anciens et très fidèles compagnons vous ont quittés, nos pensées ont été avec peut-être plus d’acuité que d’habitude vers vous-même et la communauté détentionnaire tulloise désormais très réduite.
(…)
26 avril 1966 (…) Est-il besoin de vous assurer que, pour certains dont je suis, une amnistie n’aura de sens que si elle est totale et qu’elle s’applique à tous[1] (…) Vous savez, mon général, combien mes pensées vous demeurent fidèles.
Le général Chanson
Biographie succincte
Jacques Chanson, fils du général Chanson, a bien voulu nous confier un certain nombre de documents pour la réalisation de cet article sur son père. Nous l’en remercions vivement. Un résumé biographique qu’il a rédigé permet de situer le général Chanson, assez atypique parmi les généraux présents en Indochine.
Le général Chanson au Sud-Vietnam
Extrait du plan d’opérations révisé par le 3ème Bureau de l’Etat-major des Forces franco-vietnamiennes du sud selon les directives du général Chanson :
Le général Chanson a été obligé à la fin de 1950 et au début de 1951, à la demande du général de Lattre, de se séparer de neuf bataillons et trois groupes d’artillerie qui ont été dirigés sur le Tonkin pour renforcer les unités engagées au nord, notamment lors de la bataille de Vinh Yen. C’est en tenant compte de la réduction de ses forces qu’il doit réviser son plan d’opérations pour l’année 1951. L’une des grandes qualités du général Chanson était sa capacité à avoir une vue globale des opérations et à s’adapter rapidement à des situations nouvelles. Loin de récriminer lors des demandes du général de Lattre, Charles Chanson réorganise son dispositif pour tenir quand même ses objectifs majeurs. De plus, il avait parfaitement compris que, dans ce type de guerre, il fallait à la fois mener des opérations « destructives » et des opérations « constructives ».
Carte du centre de la Cochinchine : Sadec, lieu où le Général Chanson a été tué dans un attentat, est situé au sud-ouest de Saïgon, au-delà de Vinh Long.
Le 13 mars 1951, lors de l’inauguration du poste d’Ap-Dong, le général Chanson se fait présenter les notables
Avec le gouverneur du Sud-Vietnam, S.E. Thai Lap Thanh, le général Chanson passe en revue le commando 25
La mort du général Chanson
Le général Salan, tout comme le général de Lattre, a été très marqué par la mort du général Chanson dans l’attentat perpétré à Sadec le 31 juillet 1951, attentat qui coûta aussi la vie au gouverneur du Sud-Vietnam. Le général Chanson avait remplacé le général Salan en 1949 au Tonkin. Ce dernier assurera l’intérim au sud après la mort du général Chanson. Le discours qu’il prononce lors des funérailles du général Chanson témoigne de la profonde estime dans laquelle il tenait celui-ci et de l’affection qu’il lui portait.
Allocution prononcée par le général Salan
Maurice Challe à Michel Déon sur l’affaire Si Salah, avec l’aimable autorisation de Michel Déon, de l’Académie Française
Raoul Salan, chef de l’O.A.S.
Lettre du général Salan au capitaine de Saint Rémy qui a faussé compagnie à ses gardiens le 25 septembre 1961
Le général Salan a constamment demandé à ce que des officiers viennent en Algérie pour constituer l’encadrement de l’O.A.S. Il a fait la même demande au colonel Argoud, réfugié en Espagne, qui a longtemps considéré que la direction de l’O.A.S. devait être à l’extérieur, sans les lourdes contraintes de la clandestinité.