Tchang Kaï-Chek

Tchang Kaï-Chek

Tchang Kaï-Chek, en pinyin Jiang Jieshi, est né le 31 octobre 1887 à Hikéou (province du Zhejiang) dans une famille de petits propriétaires terriens ; cependant son père disposait, de plus, d’une charge de commerce de sel. Il grandit sous la double influence du confucianisme et du bouddhisme auquel sa mère était très attachée. Il étudie à Feng Hua où il se familiarise avec les idées révolutionnaires du Dr Sun Yat Sen. En 1905, il coupe sa natte, symbole de soumission à la dynastie mandchoue, puis il se rend à Tokyo où il approfondit sa connaissance de la doctrine de Sun Yat Sen auprès de Chen Qi Mei. Rentré en Chine, il est reçu à l’école militaire de BaoTing où il obtient une bourse pour l’académie militaire Chen Ou De de Tokyo. En 1908, il est présenté à Sun Yat Sen en exil au Japon et adhère à sa société de conjurés. Fin 1909, il effectue un stage à la 13e brigade de campagne (de l’armée japonaise). A l’été 1911, début de la révolution chinoise, Tchang revient à Hikéou, y voit sa femme Mao Fu Mei (dont il se séparera en juin 1921) et son fils Jiang Jing Kuo avant de rejoindre Shanghaï et Cheng Qi Mei qui y proclame la République le 4 novembre 1911. Il prend la ville de Hangzhou et, à la tête de la 5e brigade des Armées Nationales Révolutionnaires, prend le contrôle de la province du Jiangsu (capitale Nankin) au nord-ouest de Shanghaï. Pendant la présidence de Yuan Shikai, Tchang retourne au Japon, y retrouve Sun Yat Sen et y publie une revue : « La Voix Militaire ». En 1918, il suit Sun Yat Sen à Canton, puis à Shanghaï. Celui-ci, qui établit un gouvernement républicain à Canton en 1923 et qui accepte l’aide du Komintern, l’envoie trois mois à Moscou étudier le système politique et militaire soviétique et rencontrer les membres du Komintern, A son retour, il le nomme commandant de l’Académie Militaire de Whampoa (Huangpu), où Chou En Laï est commissaire politique adjoint. Tchang s’y attachera la fidélité d’une pléiade de jeunes officiers. Après la mort de Sun Yat Sen en mars 1926, Tchang devient commandant en chef des Forces Nationales Révolutionnaires du Kuomintang (parti national du peuple). Le 27 juin 1926, il lance l’expédition du Nord victorieuse contre les seigneurs de la guerre, fait de Nankin sa capitale et entre à Pékin le 8 juin 1928. Entre temps, il purge le Kuomintang de ses éléments communistes et chasse les agents du Komintern (Mikhaïl Borodine,..), marquant ainsi le début de la lutte entre nationalistes (Guomindang) et communistes (Gongchandang). En 1927, il épouse Soong Meiling, sœur de Soong Qingling veuve de Sun Yat Sen, de Soong Ailing et de T.V. Soong – ces deux derniers lui apportant des soutiens dans les milieux de la finance – et se convertit au christianisme. Soong Meiling, diplômée en 1917 de littérature anglaise et de philosophie du collège de Wellesley (Géorgie), intelligente et charmeuse, aura une grande influence sur son mari ; elle facilitera grandement ses relations avec les dirigeants américains pendant la deuxième guerre mondiale. Elle disparaîtra le jeudi 26 octobre 2003, à l’âge de 105 ans.

Président du gouvernement national en 1928, il combat les communistes, dirigés par Mao Tse Toung et Chou En Laï, aussi bien que les Japonais qui, en 1931, envahissent la Mandchourie. 

En 1934, il force les communistes à quitter le Jiangxi vers le Nord jusqu’au Shaanxi qu’ils atteindront au début de 1936 (la « Longue Marche »). Le 12 décembre 1936, Tchang, en tournée d’inspection à Xian est arrêté par un de ses généraux, Zhang Xueliang, en relation avec les communistes, qui veut le persuader de s’allier avec Mao Tse Toung contre les Japonais. Il est relâché par les communistes, semble-t-il sur intervention de Staline, après conclusion d’un pacte d’union des forces chinoises contre les Japonais.

Durant la guerre contre les Japonais qui occupent des portions de plus en plus larges du territoire chinois, Tchang est amené à installer sa capitale à Chongqing. Allié obligé des communistes, il est l’interlocuteur des Américains, des Anglais et des Soviétiques, ce qui lui vaut de participer à la conférence internationale du Caire en décembre 1943, avec Roosevelt et Churchill, qui définit la stratégie de la guerre dans le Pacifique. Aidé militairement par les Américains, il  ne s’entendra cependant jamais avec le général Joseph Stilwell (« Vinegar Joe »), commandant des forces américaines en Chine, en Birmanie et en Inde.

A la reddition des Japonais, en dépit des efforts des Américains pour obtenir une trêve entre Tchang et Mao, les combats reprennent entre nationalistes et communistes. Ceux-ci partant du Nord, déjà sous leur contrôle, conquièrent progressivement les régions plus au Sud, prennent Pékin le 22 janvier 1949 et Nankin le 24 avril 1949. La République Populaire de Chine est proclamée par Mao Tse Toung, le 1er octobre 1949, à Pékin. Le 8 décembre 1949, Tchang Kaï Chek se réfugie à Taïwan avec une partie de son armée et son gouvernement et y fonde la République de Chine qui sera reconnue par les Nations Unies jusqu’au vote de la résolution 2758, le 25 octobre 1971, reconnaissant la République Populaire de Chine comme unique représentant de la Chine. 

Président de la République de Chine, il est réélu en 1954, 1960, 1966 et 1972. Il meurt le 5 avril 1975. Son fils Jiang Jingguo sera élu président en 1978.


Le 7 janvier 1946, le général Salan, commandant des troupes françaises en Chine et au Tonkin, arrive à Tchounking (Chongqing) pour négocier, dans un contexte difficile, le retour des troupes françaises de Chine en Indochine, le retrait des troupes chinoises du Laos et l’armement des troupes françaises en poste à Hanoï. Après divers entretiens avec des officiers généraux de haut rang de l’armée chinoise, le 17 janvier, le général Salan accompagne  l’ambassadeur de France en Chine, M. Meyrier, présenter ses lettres de créance au généralissime Tchang Kaï Chek. Une photographie officielle montre Raoul Salan en uniforme de général de brigade, un peu en arrière de Tchang Kaï Chek en grand uniforme. Le 26 janvier, une lettre du général Ho Kouei Tchang, commandant supérieur des troupes au Yunnan, transmet l’ordre du maréchal Tchang Kaï Chek,, daté du 24 janvier 1946, autorisant les troupes françaises de Chine à rejoindre l’Indochine.

24 janvier 1946 – Lettre du général Ho Kouei Tchang, commandant supérieur des troupes au Yunnan. le maréchal Tchang Kaï Chek autorise les troupes françaises de Chine à rejoindre l’Indochine.

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