Jean Ferrandi

Jean Ferrandi

Jean Ferrandi

Né le 22 février 1920 à Muro (Corse), Jean Ferrandi est sous-lieutenant d’infanterie coloniale à sa sortie de l’école de Cherchell en 1943. Il participe aux campagnes de France et d’Allemagne au sein de la  9e Division d’Infanterie Coloniale. Dès la fin de 1945, il est en Indochine, au 2e bataillon du 23e Régiment d’Infanterie Coloniale de la 9e D.I.C. commandée par le général Valluy, où il opère en Cochinchine, dans la plaine des Joncs. Il débarque avec son régiment à Haïphong en mars 1946, participe à la prise de contrôle de la ville le 19 novembre suivant et assure la sécurité d’une portion de la Route Coloniale n° 5 qui relie Haïphong à Hanoï.
Il regagne la métropole en octobre 1947, et, après une affectation en Corse, suit un stage universitaire de spécialisation à l’Extrême-Orient avant d’être de nouveau affecté en Indochine (devenue le Vietnam) en mai 1950, à la section des études générales du 2e bureau de la zone opérationnelle du Tonkin, devenue ultérieurement le commandement des forces terrestres du Nord-Vietnam.
Pendant la période de commandement du général de Lattre, le deuxième bureau du Commandement des Forces Terrestres du Nord-Vietnam, dirigé par le colonel Jodin, fournit l’ensemble des renseignements sur le Viet-Minh indispensables à la manœuvre et à la contre-manœuvre. Jean Ferrandi participe ainsi à la bataille de Vinh Yen en janvier 1951, à celle de Mao Khe, à la fin mars, et à celle de Nam Dinh, fin mai et début juin. En novembre 1951, sous l’impulsion du 2e bureau, De Lattre décide d’occuper Hoa Binh qui devra être évacuée sur ordre de Raoul Salan en février 1952. Sous le commandement de ce dernier, le deuxième bureau est particulièrement mis à contribution pendant la bataille de Na San à la fin de 1952.
Avec le successeur de Raoul Salan, le général Navarre, Jean Ferrandi vit la bataille de Dien Bien Phu, camp retranché à propos duquel le 2e bureau avait mis en garde le haut commandement.
De juin à octobre 1954, Jean Ferrandi est, à Hanoï, à Dalat et à Saïgon, au cabinet du général Salan revenu au Vietnam en tant qu’adjoint opérationnel au général Ely, lui-même nommé commissaire général et commandant en chef au Vietnam.
En 1955, il est, à Paris, au cabinet du général Salan, commandant désigné d’une armée de réserve, et le suit lorsque celui-ci part à Alger le 15 novembre 1956 pour prendre les fonctions de commandant supérieur interarmées et de la 10e région militaire.
Promu capitaine, il revient à Paris quand  le général Salan quitte son commandement à Alger, le 19 décembre 1958, et devient gouverneur militaire de Paris; il reste membre de son cabinet. Fin 1959, il demande et obtient sa mise en disponibilité et retrouve la vie civile après 17 années de service. Le 21 septembre 1960, lorsque le général Salan vient en métropole sur convocation de Pierre Messmer, ministre des armées, Jean Ferrandi « reprend du service » auprès du général Salan qui est en position de 2e section du corps des officiers généraux depuis le 10 juin 1960. Dès lors, il partage son destin avec lui jusqu’à leur commune arrestation, le 20 avril 1962 : exil volontaire en Espagne, participation au coup d’Alger d’avril 1961, action clandestine en Algérie à la tête de l’O.A.S. Entre temps, le 26 décembre 1960, à Madrid, Jean Ferrandi reçoit un ordre du ministère des armées annulant sa mise en disponibilité et lui enjoignant de rejoindre le 31 décembre le centre d’instruction des troupes de marine à Fréjus, ordre auquel il répond par une demande de mise à la retraite. Il est déclaré déserteur le 16 janvier 1961, inculpé, et condamné en mars 1961, par contumace, à 10 ans de prison.
Condamné à mort par contumace le 2 mars 1962 pour sa participation au coup d’Alger,  Jean Ferrandi, défendu par Maître Isorni, est finalement condamné à une lourde peine  de détention criminelle après son arrestation d’avril 1962. Grâcié, il est libéré en 1966.

Officier de la légion d’honneur à moins de 30 ans, Jean Ferrandi est l’auteur de « Les officiers français face au Viêt-minh » publié chez Fayard en 1966 et de « 600 jours avec Salan et l’O.A.S. » publié également chez Fayard en 1969. Il meurt à l’hôpital Bégin, le 31 août 1989 et est inhumé en Corse,dans son village natal de Muro.

Pendant une grande partie de sa carrière militaire, Jean Ferrandi a été très proche du général Salan. Il a également partagé l’essentiel de la vie préclandestine et clandestine de Raoul Salan, de 1960 à 1962, qu’il a rapportée dans son ouvrage « 600 jours avec Salan et l’O.A.S. ».

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