Yves Gignac
Né en 1920 à Bordeaux dans une famille modeste, Yves Gignac entre en 1936 à la Caisse d’Epargne de Bordeaux. Mobilisé en 1940, il fait son temps dans les Chantiers de Jeunesse avant d’être démobilisé en janvier 1941. Il entre cette année-là au séminaire des vocations tardives qu’il quitte en 1943 pour tenter d’échapper par l’Espagne au S.T.O. Réfugié dans un monastère à Madiran, il vit dans la clandestinité jusqu’en 1945 qui le voit rappelé et servir au 92 bataillon de génie sur le front de Royan, puis dans les Alpes.
En décembre 1945, il est volontaire pour l’Extrême-Orient, s’engage pour trois ans au 72 bataillon colonial du génie et sert en Cochinchine, au Laos et au Centre-Annam.
De retour en métropole en décembre 1948, il est démobilisé en mars 1949 avec le grade de sergent-major et devient chef comptable d’une entreprise bordelaise. Créateur d’une section locale de l’association des « Anciens du C.F.E.O. », il est élu, en 1950, vice-président national de l’association dont il assure la présidence par intérim en 1951. En 1953, il devient permanent de l’association et assure son secrétariat général, la direction de ses services sociaux et la direction de sa revue mensuelle. En 1954, il est désigné comme vice-président du comité national d’aide aux combattants d’Indochine (devenu en 1955 Fondation Maréchal de Lattre). En 1955, il est administrateur de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre et membre de la commission « Armée-Jeunesse ». En 1956, l’Association des Combattants de l’Union Française (A.C.U.F.) prend la suite de l’association des anciens du C.F.E.O. ; Yves Gignac y conserve les mêmes fonctions. Il est également membre du Comité d’Action Nationale des Anciens Combattants ( C.A.N.A.C.).
Il est arrêté le 13 mai 1958, mais relâché à l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir. Le 24 janvier 1960, il est inculpé d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et incarcéré ; il fait ultérieurement l’objet d’un non-lieu. Recherché par la police à partir de septembre 1961, il passe dans la clandestinité. Il est arrêté en mars 1962 ; il est soupçonné d’avoir été le délégué général de Raoul Salan en métropole de mai à août 1961, d’être son correspondant permanent à Paris et d’être le secrétaire général de l’O.A.S.- Métro. Il est condamné à 15 ans de détention criminelle par la cour de sûreté de l’état. Gracié le 23 décembre 1966, il est amnistié par décret présidentiel du 1 avril 1967.
Il reprend ses fonctions au sein de l’A.C.U.F. , est élu au conseil de la section française de la confédération européenne des anciens combattants (C.E.A.C.). , devient secrétaire du chapitre français de la ligue mondiale anticommuniste (W.A.C.L.). Il se démet en 1995 de toutes ses fonctions associatives mais crée, en 1999, l’Association des Amis de Raoul Salan dont il est le président.
Chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la croix de guerre des T.O.E., Yves Gignac a collaboré à la rédaction de plusieurs ouvrages sur les guerres d’Indochine et d’Algérie, a publié de nombreux articles de presse et donné de nombreuses conférences.
Yves Gignac est décédé le 14 novembre 2012 à Riez.
En mai 1955, le général Salan est nommé par le général Koenig président du comité de patronage de l’association des anciens du C.F.E.O.. Il y fait connaissance d’Yves Gignac qui devient son collaborateur particulier. Cette collaboration se transforme au fil des ans en une confiante et fidèle amitié ; elle durera jusqu’à la mort du général Salan qui avait désigné Yves Gignac comme son exécuteur testamentaire.