Jacques Massu
Né le 5 mai 1908 à Châlons-sur-Marne, Jacques Massu fait ses études à Saint Louis de Gonzague à Paris, à l’école libre de Gien et au Prytanée militaire de La Flèche. Il est reçu à Saint-Cyr en 1928 et choisit l’infanterie coloniale à sa sortie. Capitaine en 1940, il rallie les Forces Françaises Libres et devient l’un des compagnons de Leclerc. Il est adjoint au gouverneur du Fezzan, commande le 2ème bataillon du régiment de marche du Tchad et participe, en 1944 et 1945, aux combats menés par la 2ème D.B. en France et en Allemagne.
Il termine la guerre comme lieutenant-colonel et rejoint l’Indochine, toujours avec la 2ème D.B., qui, sous les ordres de Leclerc, avec la 3ème D.I.C. et la 9ème D.I.C., a pour mission de rétablir la souveraineté française en Indochine. Commandant d’armes de Hanoï en 1946, il est promu colonel. Il prend le commandement de la 1ère demi-brigade coloniale de commandos parachutistes de 1947 à 1949, est auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale de 1949 à 1951, puis commande la 4ème brigade d’Afrique Occidentale Française de 1951 à 1954. Adjoint au général commandant la 11ème division en Tunisie, il est promu général de brigade en 1955 et prend le commandement du Groupement Parachutiste d’Intervention, tout en étant inspecteur des troupes aéroportées en Afrique du nord. Il commande la 10ème Division Parachutiste lors de l’intervention franco-britannique de novembre 1956 à Suez. En 1957, toujours à la tête de la 10ème D.P., il est commandant militaire du département d’Alger, y dispose des pouvoirs de police délégué par le préfet d’Alger, Serge Baret et mène la bataille d’Alger. Le 13 mai 1958, il prend la tête du comité de salut public créé à Alger à la suite de la prise du gouvernement général par les manifestants, puis la coprésidence, avec le docteur Sid Cara, du comité de salut public d’Algérie et du Sahara créé quelques jours plus tard. Promu général de division en juillet 1958, préfet et I.G.A.M.E. d’Alger, le général Massu est rappelé à Paris et remplacé par le général Crépin, après une interview percutante donnée le 8 janvier 1960 à Robert Kempski, journaliste de la Süddeutsche Zeitung, ce qui déclenche la « semaine des barricades ». Gouverneur militaire de Metz et commandant la 6ème région militaire en septembre 1961, général de corps d’armée en 1963, général d’armée en 1966, commandant les Forces Françaises en Allemagne à Baden-Baden, Jacques Massu y reçoit le général de Gaulle qui a quitté Paris le 29 mai 1968 sans tenir le conseil des ministres prévu ce jour-là. Il est versé dans la 2ème section en 1969.
Grand croix de la légion d’honneur, compagnon de la libération, croix de guerre 1939-1945 et des T.O.E., croix de la valeur militaire, Jacques Massu est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « La vraie bataille d’Alger » (1971), « Le torrent et la digue » (1972).
Il est décédé le 26 octobre 2002 à Conflans sur Loing où il est inhumé.
Le 25 octobre 1945, le général Salan, arrivé l’avant-veille à Saïgon, accompagne le général Leclerc, commandant supérieur des troupes françaises en Extrême-Orient, pour suivre l’opération de prise de contrôle de Mytho par le détachement Massu. Le 30 mai 1946, à Hanoï, la veille de son départ avec Raoul Salan pour la conférence de Fontainebleau, Hô Chi Minh prend la parole, en présence du général Salan, devant les hommes du détachement de la 2ème D.B. commandé par le colonel Massu.
Le 7 janvier 1957, à 9 heures, à Alger, le général Salan fait part au général Massu de la décision prise par le ministre-résident de lui confier tous les pouvoirs de police à Alger.
Le 13 mai 1958, le général Salan autorise le général Massu à prendre la tête du comité de salut public qui s’est formé à Alger. Le 13 octobre 1958, le général Salan convoque le général Massu et l’informe de la décision prise par le général de Gaulle d’ordonner à tous les militaires de se retirer des comités de salut public. Massu en est atterré, proteste; Salan s’efforce de le calmer et obtient de lui qu’il obéisse.
Le 13 mai 1959, le général Massu, commandant le corps d’armée d’Alger envoie au général Salan un témoignage déférent et fidèle. Le général Massu ne témoignera pas au procès de Raoul Salan en mai 1962.
En mai 1968, à Baden-Baden, il aurait obtenu du général de Gaulle la libération des détenus de l’Algérie française encore en détention, dont Raoul Salan, libéré le 15 juin 1968.