Indochine (1945-1954)

Indochine (1945-1954)

Indochine (1945-1954)


Embarque pour l’Indochine par avion le 10 octobre 1945, est nommé commandant des forces françaises de Chine et d’Indochine du Nord, le 29 octobre 1945, par le général Leclerc, lui-même commandant supérieur des troupes en Extrême-Orient, l’amiral Thierry d’Argenlieu étant Haut-commissaire en Indochine

Note dactylographiée signée de leclerc


En mission à Tchoung King (aujourd’hui Chongqing) du 7 janvier au 2 février 1946  auprès du gouvernement chinois pour y conduire les conversations relatives au retrait des forces chinoises stationnées au Tonkin et à leur relève par les forces françaises
Rencontre Hô Chi Minh, à Hanoï, le 8 février 1946, qui le met en garde contre le débarquement de troupes françaises au Tonkin.

Mise en garde de Ho Chi Minh contre le débarquement de troupes françaises au Tonkin.

Photo de Hô Chi Minh dédicacée au général Salan

Participe le 6 mars 1946 à Hanoï à la cérémonie de signature des accords franco-vietnamiens paraphés par Hô Chi Minh, Vu Hong Khanh et Jean Sainteny reconnaissant la République du Viêt-Nam, état libre, membre de l’Union Française

06 mars 1946 – Convention préliminaire et son annexe signées par Jean Sainteny, d’une part, et Hô Chi Minh et Vu Hong Khanh, d’autre part



Quitte ses fonctions de commandant du nord de l’Indochine le 1er avril 1946

Participe du 17 avril au 11 mai 1946, en tant que chef de la mission militaire française, à la conférence préparatoire franco-vietnamienne de Dalat réunissant des représentants de la France et des délégués du Viet-minh (dont Giap)

Désigné par l’amiral d’Argenlieu pour accompagner Hô Chi Minh à la conférence de Fontainebleau, quitte Hanoï en avion en sa compagnie le 30 mai 1946 et rallie Paris le 22 juin 1946 en passant par Rangoon, Calcutta, Agra, Le Caire, Biskra et Biarritz

Participe en tant que chef de la commission militaire française, du 6 au 30 juillet 1946, à la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau qui est un échec

Cité à l’ordre de l’Armée le 18 août 1946 pour son action en Chine et en Indochine du Nord

Citation à l’ordre de l’armée (décision n°265 – J.O.R.F. du 18/8/46)« Officier général de haute valeur qui a pris en octobre 1945 le commandement des Troupes Françaises de Chine et d’Indochine du Nord dans des conditions particulièrement délicates. A su donner confiance et cohésion à des troupes lourdement éprouvées par de graves épreuves matérielles et morales consécutives à une pénible retraite et à l’évolution de la situation intérieure en Indochine. Par de patients efforts et de judicieuses mesures, les a réorganisées et rendues aptes à assurer de nouveau des tâches militaires importantes. A fait preuve de remarquables qualités de sang-froid et de confiance raisonnée lors des douloureux incidents de novembre et de janvier qui mirent en péril la vie des Français d’Hanoï. A été pour tous un puissant réconfort et une raison d’espérer. Grâce à son tact, à son sens très aigu des réalités politiques, à ses efforts inlassables que ne parvenaient pas à rebuter l’abondance et l’ampleur des obstacles rencontrés, a pu mener des négociations extrêmement délicates dont l’enjeu était particulièrement important pour les destinées françaises en Extrême-Orient . »


En métropole jusqu’au 16 mai 1947

Prend le commandement des troupes françaises en Indochine du Nord le 25 mai 1947

Lettre d’Hô Chi Minh au Général Raoul Salan en juin 1947


Promu général de division le 1er septembre 1947

Conçoit et conduit en octobre 1947 l’opération « Lea » contre le Viet-Minh où il manque de peu la capture d’Hô Chi Minh

Cité à l’ordre de l’Armée le 11 janvier 1948 pour cette opération

Citation à l’ordre de l’armée (ordre général n°17 du 11/1/48 du général commandant supérieur des T.F.E.O.)
« Officier général de tout premier plan aussi riche dans la conception qu’habile et dynamique dans l’exécution, vient une fois de plus de témoigner de ses qualités tactiques hors de pair et de ses dons de conducteurs d’hommes. Au cours d’une campagne de trois mois dans laquelle il a su mettre en œuvre harmonieusement malgré de multiples difficultés les moyens militaires les plus variés, terrestres, aéroportés, aériens et fluviaux, a occupé le cœur du réduit Viêt-minh et a ramené la présence française dans la majeure partie des haute et moyenne régions tonkinoises.
A surpris et battu l’ennemi à maintes reprises en bataille rangée, lui a infligé des pertes considérables, a détruit ses approvisionnements et a complètement disloqué son dispositif, tant gouvernemental que militaire. A rallié du même coup par une politique avisée et adroite d’importantes minorités montagnardes. Payant de sa personne, a su insuffler à ses magnifiques troupes la foi profonde et la froide énergie dont il est animé, faisant, là encore, la preuve du splendide courage personnel constamment montré au cours de sa carrière. »


Commandant des forces terrestres en Extrême-Orient, puis commandant supérieur par intérim des Troupes en Extrême-Orient, du 10 février au 10 juin 1948

De retour en métropole le 30 juillet 1948, est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur par décret du 27 octobre 1948

Est mis à la disposition du ministre des Forces Armées du 1er décembre 1948 au 31 août 1949

Directeur des troupes coloniales du 1er septembre 1949 au 11 décembre 1950

Nommé Adjoint opérationnel auprès du Haut-commissaire de France et commandant en chef en Extrême-Orient (général de Lattre de Tassigny) le 14 décembre 1950

Prend le commandement de la zone opérationnelle du Tonkin à Hanoï le 29 décembre 1950 et y est en outre chargé des fonctions de commissaire de la République par intérim au Nord-Vietnam

Mène et gagne, sous les ordres du général de Lattre, la bataille de Vinh Yen du 14 au 19 janvier 1951 avec 13 bataillons, trois groupes d’artillerie et des chars contre 24 bataillons Viêt-minh armés de mortiers, de bazookas et de canons de 75, ce qui lui vaut d’être cité à l’ordre de l’armée le 27 juillet 1951

Citation à l’ordre de l’armée (ordre particulier n°70 du 27/7/51 du général d’armée haut-commissaire de France en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient)
« Officier général de très haute valeur qui est pour le commandant en chef l’adjoint le plus précieux. Conseiller particulièrement avisé pour les problèmes indochinois dont il a une expérience approfondie et auxquels il applique une intelligence claire et un sens politique aigu. Brillant chef de guerre qui a donné de nouvelles preuves de ses exceptionnelles qualités. Animé d’une foi rayonnante dans la mission de la France en Extrême – Orient, inspire confiance à tous par son calme et sa lucidité. Connaît parfaitement l’ennemi et possède une remarquable maîtrise des opérations dans ce théâtre. Attentif à l’exécution des missions dont il reçoit la charge ou le contrôle, apporte aux combattants le réconfort d’une présence constante. A assumé au Tonkin avec une particulière distinction des commandements tactiques de grande envergure. A été un des meilleurs artisans du maintien de nos positions dans la zone côtière en décembre 1950, de la victoire de Vinh Yen en janvier 1951 et, en mai, du brillant rétablissement de la situation en pays Thaï. »


Reprend ses fonctions d’adjoint militaire au général de Lattre, Haut commissaire de France en Indochine et commandant en chef, à Saïgon, le 10 février 1951

Assure provisoirement le commandement en chef des Forces terrestres, maritimes et aériennes pendant les absences du général de Lattre en mission à Singapour, en métropole et aux Etats-Unis, puis durant sa maladie

Télégramme du Général de Lattre au Général Salan le 29 juillet 1951


Chargé des fonctions de Commissaire de la République au Sud-Vietnam à partir du 1er août 1951

Promu général de corps d’armée le 1er septembre 1951


Mène et gagne la bataille de Nghia Lo du 2 au 11 octobre 1951 contre la division Viêt-minh 312

1er octobre 1951 – Télégramme du général de Lattre à Paris au général Salan en Indochine à propos de la bataille de Nghia Lo


Pour cette action, est cité à l’ordre de l’armée le 11 décembre 1951

Citation  à  l’ordre  de  l’armée ( ordre  particulier  n°119 du 11/12/51 du  général d’armée haut commissaire de France en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient)
« Alors qu’il assumait par délégation le commandement en chef, a pris lui-même en mains la direction des opérations en pays Thaï, où s’accusait au cours du mois de septembre une grave menace ennemie.A défendu Nghia Lo contre une division Viêt-minh en montant une manœuvre des plus audacieuses, conduite avec autant de précision que d’autorité. Suivant les combats au plus près, a réussi à lier les actions des troupes terrestres opérant sur un grand front en terrain très difficile et à leur donner un appui particulièrement efficace de l’aviation. A contraint l’ennemi à le retraite et lui a infligé de très lourdes pertes dépassant 3000 tués et blessés. A ainsi donné une preuve nouvelle de son exceptionnelle maîtrise dans les opérations en haute région et de ses très belles qualités de chef. »


Prend au Viêt-minh le chef-lieu de la province Muong de Hoa Binh le 14 novembre 1951 et y mène une bataille d’usure contre l’ennemi.

17 décembre 1951 – Télégramme du général de Lattre, à Paris, au général Salan, en Indochine, à propos de Hoa Binh et de la bataille de la Rivière Noire


A cette occasion est cité à l’ordre de l’armée le 10 avril 1952 ; il retirera ses troupes d’Hoa Binh le 22 février 1952 pour les engager dans des opérations de nettoyage du delta.

Citation à l’ordre de l’armée (décision n°14 du 10/4/52 – J.O. du 17/4/52)
« A conçu, préparé et mené avec une totale maîtrise l’opération offensive la plus importante de la campagne depuis 1947, opération qui a déjoué les plans ennemis et a ramené nos forces sur la Rivière Noire et à Hoa Binh, centre vital des communications Viêt-minh. Par une manœuvre hardie, les 14 et 15 novembre 1951, a surpris l’adversaire et a atteint sans coup férir ses objectifs. A fait conduire sans désemparer sur les arrières ennemis des attaques de diversion qui ont gagné le temps nécessaire à notre installation solide sur le terrain conquis et à l’accrochage de notre résistance en prévision des réactions adverses. A accepté calmement ces réactions et, malgré leur violence accrue et entretenue depuis le 10 décembre, a mené avec sang froid et opiniâtreté, sur la Rivière Noire et sur la R.C.6, une bataille défensive où l’ennemi s’est usé et a subi les pertes les plus lourdes. Présent partout sur le champ de bataille qu’il a ainsi choisi, et attentif aux facteurs les plus divers du contact, a montré la plus grande lucidité en allégeant son dispositif aux lieux de moindre intérêt, reportant son effort sur le front principal de la R.C.6 et reconstituant ses réserves. Malgré l’âpreté de la lutte et la fatigue des combattants, est resté inébranlable dans sa décision de mener le combat jusqu’à épuisement de l’adversaire. A su ainsi forcer la victoire et, au cours de huit semaines d’engagements ininterrompus, a infligé au Viêt-minh plus de 10.000 tués, blessés et prisonniers. A pris sur son adversaire un ascendant dont les conséquences morales et matérielles apparaissent déjà déterminantes pour la campagne d’hiver 1951-1952. »


Après la mort du général de Lattre en janvier 1952, est désigné le 9 avril 1952 pour assurer les fonctions de commandant en chef des Forces terrestres, maritimes et aériennes en Extrême Orient.

Lettre du ministre Letourneau au général Salan lui annonçant sa nomination au poste de commandant en chef le 2 avril 1952


Est élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’Honneur par décret du 28 août 1952 et cité à l’ordre de l’armée le 25 septembre 1952

Citation à l’ordre de l’armée (ordre particulier n°183 du 20/7/52 du ministre d’Etat chargé des relations avec les Etats associés – décision du 25/9/52 – J.O. du 4/10/52)
« Commandant en chef de très haute qualité, poursuit avec foi et ténacité l’œuvre de son illustre prédécesseur, justifiant chaque fois la confiance placée en lui par le gouvernement. Vainqueur à Hoa Binh, il met immédiatement à profit l’ascendant acquis sur l’ennemi pour exploiter les résultats moraux et matériels de cette victoire sans précédent. Chasser en les attaquant sans cesse les unités Viêt-minh infiltrées dans les zones contrôlées, asseoir notre occupation et assurer la pacification des territoires, telles sont les étapes du plan d’action qu’il fixe par des directives qui témoignent de sa haute compréhension de la situation politico-militaire de l’Indochine et de son sens aigu des possibilités de l’ennemi comme de celles du corps expéditionnaire. Présidant à l’élaboration des plans opérationnels, se portant partout où il sent que se joue une action essentielle, il anime de ses conseils et de sa présence réconfortante les commandants de territoires  qui trouvent en lui un chef hautement compréhensif de leurs difficultés et de leurs besoins. Aussi les résultats ne se font pas attendre. Dans le nord et le centre Vietnam, notamment, les opérations se déroulent suivant son plan, l’ennemi subit des échecs cuisants et déjà l’action pacificatrice peut être efficacement entreprise. Parallèlement, il met au service de la jeune armée vietnamienne toutes les ressources de sa profonde expérience et son attachement au pays auquel il s’est entièrement consacré. Sous sa ferme et bienveillante autorité, le corps expéditionnaire, parfaitement commandé, entretenu et animé, marche sans défaillance sur les chemins qui le conduiront à la victoire. »


Crée un camp retranché à Na San qui repousse en décembre 1952 les attaques des forces Viêt-minh et leur inflige de lourdes pertes

6 décembre 1952, Paris Match, Le général Salan en compagnie du général de Linarès sur l’aérodrome de Na-San

Le général Clark en Indochine avec le général Salan et le gouverneur général Letourneau au printemps 1953

Lettre du général Clark au général Salan datée de décembre 1952


Quitte son commandement le 28 mai 1953 avec une nouvelle citation à l’ordre de l’armée ( du 23 mai 1953 )

16) Citation à l’ordre de l’armée (ordre particulier n°86 du 23/5/53 du ministre d’Etat chargé des relations avec les Etats associés – décision n°40 du 8/8/53)
« Chef prestigieux, a poursuivi avec une foi d’apôtre l’œuvre inachevée de son illustre prédécesseur, le maréchal de Lattre de Tassigny, vers la libération des Etats associés. Constamment dans l’action, il conduit personnellement de bout en bout la bataille du nord-ouest pendant l’hiver 1952-1953, puis celle du Laos au printemps 1953. A tous moments maître de sa manœuvre, il déjoue les plans de l’adversaire, en retarde l’exécution, l’oblige à diviser ses forces, lui impose sa volonté et sa bataille et obtient les plus beaux succès. Ainsi à Na San, où l’ennemi subit de lourdes pertes qui l’obligent à abandonner la lutte et à accepter la menace de cette place sur ses lignes de communication essentielle au développement de sa bataille. Ainsi la manœuvre au Laos, où l’ennemi retardé dans sa mise en place, surpris par la décision du repli de la garnison de Sam Neua, se voit contraint de se lancer dans des opérations qu’il n’a ni prévues ni organisées et, sans atteindre ses objectifs, à se retirer épuisé et constamment harcelé. Portant une égale attention aux autres fronts de l’Indochine, il fait exécuter dans le Centre-Vietnam, en particulier, des opérations combinées qui déjouent, là aussi, les plans du commandement Viêt-minh et garantissent à la fois la sécurité de ce territoire et celle des plateaux montagnards. Dans le même temps, il apporte aux grands problèmes de la pacification, des transferts et du développement des armées nationales  des solutions marquées de sa lucide intelligence et de sa saine compréhension des problèmes politico-militaires de ce pays.  Chef hautement apprécié des souverains et des gouvernements des Etats associés, comme des plus hauts représentants des nations alliées, inspire à tous une égale confiance et obtient ainsi pour la lutte qu’il dirige avec une efficacité unanimement reconnue l’aide matérielle et morale nécessaire au corps expéditionnaire. Le général Salan mérite à ces titres la reconnaissance la plus entière de la France et des Etats associés. Il prend rang parmi les grands serviteurs de son pays, dont il maintient très haut le prestige et l’influence. »


Arrivé en France le 15 juin 1953, est nommé Inspecteur Général de la Défense en surface du territoire métropolitain à compter du 1er janvier 1954

Du 15 au 25 mai 1954, après la chute de Dien Bien Phu, fait partie de la mission d’information en Indochine dirigée par le général Ely

De nouveau en Indochine le 8 juin 1954 en tant qu’adjoint militaire du général Ely nommé commissaire général et commandant en chef en Indochine

Replie les Forces dans le delta du fleuve rouge pour préserver le maximum d’unités, en majorité vietnamiennes, avant la conférence et les accords de Genève qui conduisent au cessez le feu à partir du 27 juillet 1954, puis au retrait des forces françaises au sud du 17e parallèle

Règle l’évacuation de populations Nungs au sud du 17e parallèle et intervient fermement pour obtenir la restitution par le Viêt-minh des prisonniers encore vivants (dont beaucoup dans un état physiologique déplorable)

De retour en France le 27 octobre 1954

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