BULLETIN 47 – ANNEE 2021
SOMMAIRE :
- Le mot du Président
- Pierre Montagnon, acteur et historien du putsch d’avril 1961 par Jacques Saint-Pierre
- Les associations d’aide et de soutien par Jacques Saint-Pierre
- Nos actions en 2021 et nos présences prévues en 2022
- Boutique ARS
Le mot du Président
Chers Adhérents, chers Amis,
En cette fin d’année, nous renouons avec la tradition du Bulletin ARS sous forme papier, en format A4 de 16 pages, à parution semestrielle.
Malgré les publications que vous recevez, régulièrement, par mail et par la page FaceBook de l’ARS depuis plus de trois ans certains restent attachés au Bulletin : nous accédons, ainsi, à leur demande et réparons l’injustice pour ceux qui n’ont pas Internet.
La rubrique historique est, désormais, sous la responsabilité de notre adhérent, Jacques Saint-Pierre, natif d’Oran ; un ou deux seront écrits et publiés dans chaque numéro.
L’année se termine par un bilan de présences très nombreuses sur le « terrain » : AG à Paris, Tombe du Général à Vichy, Messe pour le Lieutenant Degueldre au Barroux, Pose d’une plaque sur la maison natale du Général à Roquecourbe, Cérémonie au Carrefour Salan à Toulon.
Par contre, la Cousinade pour les familles des Officiers détenus à la prison de Tulle, prévue fin juillet à dû être annulée au dernier moment, suite au retrait de la location de la salle municipale ; une majorité de familles avait adhéré à ce beau projet mémoriel !
Notre assurance-annulation a couvert tous les frais engagés.
L’année 2022 sera riche d’événements concernant la fin de la Guerre d’Algérie : l’ARS se doit d’être réactive et doit adapter ses moyens.
Nous venons de refaire notre site, qui se nomme, désormais, « www.raoulsalan.fr » sur lequel nous pourrons intervenir sans prestataire informatique : nous y retrouverons, désormais, toutes nos publications et celles de Dominique Salan.
Enfin une cellule de veille internet va se mettre en place : elle nous permettra de réagir au plus vite.
Le bureau ARS s’est réparti ces nouvelles tâches.
Fidélité et Vérité
Très amicalement et merci pour votre soutien en mémoire du Général Raoul Salan.
Hervé Pignel-Dupont
Président ARS
Pierre Montagnon, acteur et historien du Putsch d’avril 1961
Pierre Montagnon, né en 1931, a été un acteur de l’Histoire avant d’en devenir un chroniqueur avisé, érudit et certainement plus objectif que beaucoup.
Saint-Cyrien, officier en Algérie au 2ème REP dont il commande une compagnie, il joue un rôle important dans la participation du régiment au putsch puis il s’engage dans l’OAS comme chef de secteur sur Alger et participe à la terrible aventure des maquis OAS.
Arrêté, condamné puis libéré, il se reconvertit dans la vie civile sans oublier les valeurs qui l’ont fait agir. Il ne s’engage pas en politique mais, à partir des années 1980, il commence une carrière d’historien, principalement militaire. Peu à peu, il construit une œuvre qui est loin d’être négligeable tant par sa quantité que par sa qualité. Pierre Montagnon a en effet publié plus d’une trentaine de titres, certains en plusieurs tomes. Mais l’auteur fait aussi preuve de grandes qualités d’objectivité qu’il sait mêler à son expérience personnelle. Bien des personnages évoqués dans ses livres, il les a rencontrés, bien des évènements racontés, il les a vécus. Chez d’autres cela serait un handicap, chez lui, c’est une qualité car cet homme de réflexion fait toujours preuve de sagesse et souvent montre une réelle compréhension envers ceux qu’il a dû combattre.
La diversité des sujets étudiés est aussi à signaler : la Seconde Guerre Mondiale, l’Histoire de l’Indochine, de l’Algérie, l’action et l’œuvre coloniales de la France, les conflits d’Indochine et d’Algérie, les commandos, la Légion, les parachutistes, l’Armée d’Afrique, Saint-Cyr, les hauts faits de la cavalerie dans l’Histoire mais aussi des sujets plus originaux comme les écrivains militaires, les batailles qui ont façonné la France, la prison de la Santé et ses détenus politiques.
Depuis 2018 son œuvre a pris une nouvelle inflexion : Pierre Montagnon apporte son témoignage direct, tout en conservant une certaine distance, sur les évènements d’Algérie auxquels il a participé. C’est ainsi qu’il a publié deux tomes de mémoires intitulés « L’Honneur, pas les honneurs ». Ils couvrent toute sa carrière militaire ainsi que son engagement pour l’Algérie française. Le premier tome s’achève lorsque, après le Putsch, il est condamné à un an de prison avec sursis et doit quitter l’Armée. Le second tome est consacré à sa participation à l’OAS en Algérie. Il s’achève avec sa libération de prison en décembre 1964. Ces mémoires sont un témoignage essentiel et un document historique de premier plan pour tous ceux qui veulent comprendre le drame vécu par le corps des officiers en Algérie ainsi que par les militants et combattants qui ont voulu maintenir l’Algérie française.
Dans ces mémoires, il ne consacrait qu’un nombre limité de pages au putsch ainsi qu’à sa propre participation.
En 2021, il vient de publier un nouvel ouvrage qui se veut à la fois recueil de souvenirs et étude la plus objective possible sur la crise d’avril 1961. « La révolte des centurions » sous-titré « Un officier au putsch d’Alger » est un ouvrage remarquable d’environ 200 pages avec des annexes peu nombreuses mais d’un grand intérêt.
Ce livre est non seulement à lire mais à recommander aux personnes intéressées par ces évènements. Il est en effet destiné aussi bien à ceux qui ne connaissent que peu de choses sur le drame algérien qu’à ceux qui le connaissent parfaitement et l’ont même vécu.
L’auteur sait allier à la fois la réflexion et les anecdotes évocatrices.
Il évoque fort bien et très concrètement le contexte de l’évolution du conflit et de l’action de De Gaulle depuis 1958.
Des faits peu connus sont mis en valeur comme l’attentat prévu à Philippeville contre De Gaulle et qui va précipiter son retour en métropole lors de sa tournée en décembre 1960.
Il insiste beaucoup sur les motivations des acteurs du putsch, dressant des portraits intéressants des uns et des autres. Il défend le Général Challe qui assumera la responsabilité du putsch en insistant sur sa sagesse et sa volonté de ne pas faire sombrer la France dans la guerre civile mais en même temps il reconnait qu’il n’était probablement pas le plus qualifié pour assurer le succès d’une opération révolutionnaire. Comme beaucoup d’officiers depuis les évènements des Barricades de janvier 1960, Challe se méfie des masses populaires des Français d’Algérie. Il ne veut en aucun cas les faire participer au putsch. Cette position est partagée par d’autres officiers. C’est ainsi que le colonel Bréchignac commandant le 9ème RCP sera hostile aux Barricades mais participera au putsch. Challe veut uniquement, comme l’immense majorité de ceux qui s’engageront dans le putsch, sauver l’Algérie française. Leurs motivations ne sont pas politiques mais essentiellement patriotiques. L’Algérie française est leur seul but. Beaucoup d’officiers souhaitaient d’ailleurs des réformes en Algérie.
Il rappelle que certaines personnalités politiques étaient au courant de ce qui se préparait : Georges Bidault et Jacques Soustelle évidemment mais aussi François Valentin, Robert Lacoste, Max Lejeune… De même de nombreuses autorités militaires adoptaient une attitude neutre au cas où l’opération réussirait.
Le grand atout des partisans du putsch était les sympathies dont ils disposaient dans les unités d’élite (Légion, paras, commandos) mais aussi dans le corps des officiers, y compris parmi les officiers de réserve, ainsi que parmi les sous-officiers des unités combattantes.
En revanche, il considère que les putschistes n’ont pas suffisamment estimé à sa réelle importance le maillage gaulliste de l’armée de terre d’Algérie, en particulier parmi les officiers supérieurs.
Il décrit avec précision les jours puis les heures qui ont précédé le putsch. En ce qui concerne les journées des 22 au 25 avril, il étudie en priorité les évènements à Alger mais il consacre aussi des chapitres à l’Oranie et au Constantinois.
Il signale les sympathies et les soutiens importants dont les putschistes ont bénéficié dans les garnisons de France, d’Allemagne, dans les prépas et écoles militaires. Il rappelle qu’environ 2000 militants civils favorables à l’Algérie française se sont mobilisés en métropole mais sans pouvoir passer à l’action.
Il évoque la figure tragique du lieutenant Degueldre qui était probablement le seul véritable révolutionnaire parmi ceux qui ont participé au putsch.
Il insiste sur le général Salan arrivé d’Espagne le 23 avril et qui sera reçu peu chaleureusement par Challe. Salan dérange en effet la stratégie de Challe car il est plus politique et surtout plus proche des Français d’Algérie.
Le colonel de Boissieu, favorable à l’Algérie française mais qui pousse Challe à la reddition, est assez largement évoqué et considéré comme un personnage néfaste par Pierre Montagnon. L’auteur nous fait vivre les dernières heures déchirantes du putsch. Il raconte la réunion du 25 avril à 16 h lorsque Challe annonce aux officiers sa volonté de se rendre. Salan refuse et veut lutter mais, lorsque le capitaine Sergent envisage d’abattre Challe, c’est Salan qui le calme et le retient. Cette défaite acceptée sans lutte révolte les jeunes officiers dont beaucoup rejoindront l’OAS. La fin du putsch et le départ des régiments d’Alger, en particulier le 1er REP, sont évoqués avec une émotion qui transparaît encore soixante ans après. Il consacre les dernières pages aux conséquences de l’échec du putsch : la dissolution des 1er REP, 14ème et 18ème RCP, des commandos de l’air, du GCPRG. Il considère que plus d’un millier d’officiers sont partis volontairement car ils étaient en désaccord avec la politique d’abandon sans compter les nombreux condamnés. Contrairement à la volonté de De Gaulle, les condamnations pour les actes liés au putsch ont été relativement modérées. Mais il faudra attendre 1982 et la volonté de François Mitterrand pour que les carrières soient reconstituées et tous les effets de la répression gaulliste effacés. Parmi les annexes, Pierre Montagnon publie le rapport qu’il avait rédigé à l’époque sur les activités de sa compagnie durant les journées du putsch. Les derniers mots résument parfaitement ce que furent les convictions de ces hommes : « …j’ai le sentiment absolu d’avoir agi pour une cause sacrée : l’Algérie française. Ayant agi dans l’honneur, avec honneur et pour l’honneur, en paix avec ma conscience, je ne regrette rien. » Jacques Saint-Pierre |
Les associations d’aide et de soutien aux victimes et détenus du combat pour l’Algérie française
Les mouvements qui furent à l’origine du combat pour l’Algérie française ont souvent été étudiés. L’OAS elle-même a fait l’objet de travaux et de livres qui sont parfois très intéressants. Mais il faut reconnaître que les associations qui ont tenté de secourir les détenus, les fonctionnaires révoqués, les militaires chassés ou démissionnaires de l’Armée, les Français d’Algérie et les harkis ont généralement été oubliées. Pourtant elles sont parvenues à mobiliser de nombreuses bonnes volontés parmi les Français défenseurs de l’Algérie française et même au-delà.
Une seule d’entre elles continue aujourd’hui son existence et mène des actions conformes à ses idéaux : le Secours de France. Les autres ont disparu lorsque les plaies du conflit algérien ont commencé à se refermer avec la libération des détenus politiques et avec la réintégration progressive dans la communauté nationale de tous ceux qui avaient été contraints de s’opposer à la politique algérienne de De Gaulle. Ces associations ont apporté leur aide aux emprisonnés et à leurs familles ainsi qu’à tous ceux qui ont été victimes de leur engagement ou simplement victimes des évènements d’Algérie.
Nous verrons donc rapidement le Secours de France, le SPES, l’Union Française pour l’Amnistie, les grands rassemblements pour l’amnistie et nous évoquerons enfin quelques autres associations qui, elles aussi, ont apporté une aide non négligeable. (1)
Le Secours de France a été créé en 1961, après le putsch d’Alger, par Clara Lanzi (1915 – 1986), une militante chrétienne et patriote d’origine corse. Cette femme à l’activité inlassable préside l’association et en est la cheville ouvrière et dévouée durant de longues années. Le Secours de France apporte son aide aux partisans de l’Algérie française détenus puis, un peu plus tard, aux réfugiés d’Algérie de toutes origines. L’association montre un intérêt particulier pour aider les Harkis. Dès 1962, des appels en sa faveur sont lancés par des hommes politiques favorables à l’Algérie française : Pascal Arrighi, Jean-Baptiste Biaggi, Alain de Lacoste-Lareymondie, Jean-Marie Le Pen, le colonel Thomazo, Philippe Marçais, Bernard Le Coroller…
L’association va adresser à ses sympathisants des messages pour Noël et Pâques. Ils seront signés par des célébrités qui ne dissimulent pas leurs opinions et incitent leurs lecteurs à la générosité. C’est ainsi que le Secours de France diffuse des messages signés par : Tixier-Vignancour, le révérend-père Delarue, le général Weygand, Michel de Saint-Pierre, le général de Monsabert, Bachaga Boualam, Marcel Aymé, le général Valluy, Georges Scapini, Jean Anouilh, Jacques Laurent (futur académicien et double littéraire du très populaire Cécil Saint-Laurent), le général du Vigier, le colonel Rémy, la duchesse Pozzo di Borgo, le Prince Napoléon, Gustave Thibon, Jacques Perret, Jean Raspail, Michel Déon, Thierry Maulnier, Pierre Schoendoerffer, Jean Cau, Jacques Isorni, le commandant Denoix de Saint-Marc, le colonel Argoud, le colonel Château-Jobert, le général Faure, le général Gardy, Georges Bidault, Jacques Soustelle, Alain Griotteray et bien d’autres encore. Tous ces grands noms du monde intellectuel et littéraire, du monde militaire et du monde politique représentaient de réelles références pour ceux qui lisaient leurs appels. L’auteur de ces lignes a découvert ainsi tout un univers intellectuel et politique quand, adolescent dans les années 1970, il lisait ces messages que recevaient ses parents. Français d’Algérie dont le drame était nié par les autorités officielles et les médias, nous nous sentions moins seuls grâce aux prestigieux parrains du Secours de France. Nous savions que de grands Français avaient partagé nos espérances et partageaient maintenant notre tristesse, sinon notre amertume. Très active dans l’aide aux victimes et aux détenus, l’association continuera le bon combat en apportant à partir des années 1970 son aide aux victimes du Communisme en Asie du Sud-Est, aux Chrétiens du Liban confrontés à une impitoyable guerre civile et plus généralement aux Chrétiens d’Orient menacés dans des pays que leurs ancêtres habitent depuis des millénaires.
Après le décès de Clara Lanzi, le colonel Bertrand de Sèze lui succédera en1986. Depuis 2005, le président est Jean-Marie Schmitz. Aujourd’hui, le Secours de France édite un bulletin de très bonne qualité et mène son action autour de trois objectifs :
1) la lutte pour le rétablissement de la vérité historique,
2) l’engagement pour l’avenir avec l’aide à des écoles hors contrat, le soutien à des descendants de harkis et
3) l’aide aux familles en grandes difficultés (surtout appartenant à la communauté des harkis).
On y retrouve parmi les animateurs l’écrivain et journaliste Hugues de Blignières (dit Kéraly) fils du grand soldat et patriote que fut le colonel de Blignières. Le Secours de France est aussi un idéal partagé de génération en génération.
Le SPES (Secours Populaire par l’Entraide et la Solidarité) a été créé en mai 1961 sous l’égide du Comité de Soutien Universitaire dont Jean La Hargue était un dirigeant. Le professeur Jean La Hargue va en devenir le Président. Professeur de Philosophie au lycée Carnot à Paris, il est un militant patriote venu, semble-t-il, de la Gauche socialiste. Il a pour objectif d’aider les personnes frappées en raison de leurs opinions « Algérie française ». Le SPES refuse tout engagement politique. D’emblée, un groupe de parlementaires va apporter son soutien au SPES sous la forme d’une lettre envoyée aux députés et sénateurs. Elle est signée par Edmond Barrachin, Henry Bergasse, Christian Bonnet, Léon Delbecque, Claude Dumont, Bernard Lafay, Pierre Marcilhacy, André Marie, François Valentin, Henri Yrissou…
L’association a d’abord eu comme nom « Secours Populaires aux familles des personnes épurées et sanctionnées » mais elle s’est heurtée à l’opposition du ministère de l’Intérieur. Elle a alors pris son nom définitif : « Secours Populaire par l’Entraide et la Solidarité ». A la fin de l’été 1961, 85 députés et sénateurs ont adhéré à l’initiative. A l’été 1962, on peut déjà estimer à 4000 le nombre de personnes qui ont été secourues par l’association. En 1965, on peut évaluer son nombre d’adhérents à 15000. On signale 45 comités départementaux actifs et 21 en formation. L’association apporte une aide concrète mais en même temps elle milite pour l’amnistie. C’est ainsi que de nombreuses conférences ont lieu à son bénéfice avec le général Boyer de Latour, André Figueras, Jacques Isorni, le colonel Rémy, Jean-Marc Varaut… Puissante et dynamique, l’association se dissout en 1969 après la libération des derniers prisonniers politiques.
L’Union Française pour l’Amnistie (UFA) a pour objectif unique d’obtenir l’amnistie pour les combattants de l’Algérie française. Elle a été créée en 1963 et prononcera sa dissolution en 1967. Animée par une direction jeune et dynamique composée de Georges Maillet, Jacques Desjardins et Jean-Pierre Brun, elle publie un bulletin d’information « SOS… prisons » et des documents dont le plus célèbre diffusé durant des vacances d’été est illustré par un dessin représentant un prisonnier derrière des barreaux et a pour slogan : « Vous êtes au soleil…ils sont à l’ombre ». L’association bénéficie de certains soutiens financiers dont celui de Frédéric Lescure, patron de la SEB, à l’origine de la cocotte-minute. Elle bénéficie aussi de l’aide inlassable du colonel Rémy et de l’écrivain Michel de Saint-Pierre. Elle dispose surtout d’un comité de patronage prestigieux : cardinal Gerlier – maréchal Juin – général Weygand – Albert Schweitzer (Prix Nobel de la Paix) – général Barré – général Boyer de Latour – général de Bénouville, ainsi que plusieurs académiciens : André Maurois – Henri Massis – Jules Romains – Jean Rostand – Wladimir d’Ormesson – Jacques Chastenet – Daniel Rops – Maurice Genevoix – duc de Levis-Mirepoix…
L’UFA a toujours essayé d’attirer des sympathies au-delà du milieu de la Droite nationale et même au-delà des partisans de l’Algérie française. Elle y est parvenue dans une certaine mesure.
Des hommes engagés et influents vont jouer un rôle considérable dans ces associations en mobilisant leurs nombreuses connaissances : il s’agit du général Weygand et de l’écrivain catholique et patriote Michel de Saint-Pierre auxquels on peut ajouter le grand Résistant que fut le colonel Rémy, par ailleurs écrivain de talent resté fidèle au De Gaulle de 1940 tout en affirmant ce qu’il devait à la pensée maurrassienne.
Ces associations savent pouvoir compter sur certains organes de presse en dehors de la presse strictement patriote. Il s’agit en particulier des quotidiens « L’Aurore » et « Combat ».
Toutes ces initiatives permettront de réussir des rassemblements importants afin de faire pression sur le pouvoir pour obtenir l’amnistie. Ce sera le cas du Pèlerinage à Chartres du 29 septembre 1963 en faveur de l’amnistie. Un comité est constitué avec monseigneur Rodhain, secrétaire général du Secours catholique, et le général Touzet du Vigier. Le colonel Rémy va jouer un rôle essentiel dans son organisation. Monseigneur Michon, évêque de Chartres, donne son accord. Madame Charles Péguy accepte la présidence d’honneur et les trois vice-présidentes sont les épouses des maréchaux Juin, de Lattre de Tassigny et Leclerc de Hautecloque. Ce « Pèlerinage national pour la réconciliation » se veut totalement apolitique. Malgré les perquisitions et saisies des documents de propagande par la police, le pèlerinage sera un grand succès. Trois cortèges conduits chacun par l’épouse d’un des trois maréchaux représentent environ 25000 personnes auxquelles il faut ajouter plusieurs milliers de Chartrains. La messe est célébrée par monseigneur Rodhain. Des messages d’union émanent de la Grande Mosquée de Paris, du Grand Rabbin de France, de l’Eglise orthodoxe russe en exil, du président de la Fédération Protestante de France, d’un pasteur de l’Eglise réformée. Le pèlerinage de Chartres pour l’amnistie a profondément marqué tous ceux qui y ont participé.
Le 28 février 1965, une messe sera aussi organisée pour l’amnistie sur les pentes du Sacré-Cœur de Montmartre devant 12000 personnes. Les principaux organisateurs en furent encore Michel de Saint-Pierre et le colonel Rémy.
Pour tous ces rassemblements, le Secours de France, le SPES, l’UFA et d’autres encore ont largement mobilisé leurs adhérents, amis et sympathisants.
D’autres associations et initiatives doivent être signalées. Tout d’abord l’action de monseigneur Rodhain et de son Secours catholique. Il fut souvent bien seul pour aider et accueillir les Français d’Algérie au moment du rapatriement.
Ensuite, certaines associations militaires ont joué un rôle important pour secourir et trouver des emplois aux officiers et militaires de tous grades démissionnaires, sortis de prison, exclus de l’Armée en raison de leurs convictions ou de leurs engagements en faveur de l’Algérie française. Parmi elles il fait citer évidemment l’Union Nationale des Parachutistes (UNP) créée en 1963. Présidée d’abord par le colonel Roger Trinquier (1963 – 1965), le général Gracieux lui succédera dans le même esprit. Il faut aussi citer l’Association des Combattants de l’Union Française (ACUF). Cette association créée en 1947 a pour premier nom « Association des Anciens du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient ». Elle deviendra ensuite l’ACUF. Très anticommuniste, très patriote, elle est principalement animée par Yves Gignac qui est très proche du général Salan. Yves Gignac sera d’ailleurs à l’origine de la création de l’Association des Amis de Raoul Salan en 1999. Comme l’UNP, l’ACUF va beaucoup aider les anciens militaires victimes de la répression. Les deux associations resteront d’ailleurs longtemps très marquées par leur fidélité à l’idéal « Algérie française ».
Ce bref article n’a pas la prétention de faire le tour de la question. Il n’a pour ambitions que d’inciter de jeunes chercheurs à se pencher sur des groupes qui ont disposé d’un réel écho dans l’opinion publique et parmi les élites des années soixante et même soixante-dix mais aussi de montrer quelle fut la diversité des modes d’engagements suscités par la tragédie algérienne.
Jacques Saint-Pierre
Notes : Le Secours de France continue ses activités et peut être contacté à l’adresse suivante :
Secours de France : 29 rue de Sablonville – 92200 Neuilly-sur-Seine Tél. : 01 46 37 55 13 https://www.secoursdefrance.com/
Merci à Jean-Pierre Brun pour avoir évoqué au cours d’une longue conversation téléphonique certains aspects des combats de l’époque dont il fut un acteur important, en particulier au sein de l’UFA. Il est aujourd’hui un écrivain de talent dont les livres sont des témoignages précieux pour l’Histoire.
- Les associations regroupant les anciens détenus et exilés, comme l’ADIMAD, l’AADEP, l’ADISMA, ne sont pas présentées dans cet article car, d’une part, elles ont été créées par les victimes de la répression et non par des personnes extérieures souhaitant les aider et, d’autre part, elles ont été créées plus tard que les associations évoquées dans cet article. Elles pourront faire l’objet d’une autre publication.
Lettres de SECOURS DE FRANCE
NOS ACTIONS EN 2021 et nos présences prévues en 2022
Nos actions de 2021 :
- Informés par son fils, Robert Savary-Sizaire, nous avons fait déposer une gerbe sur la tombe de Madame Sizaire, qui nous a quitté le 1er janvier.
- Nous avons relaté un article publié dans le Monde, « Le dernier carré des antigaullistes », dont la journaliste a rencontré quelques-uns des enfants des acteurs des actions pour la défense de l’Algérie française, bien sûr antigaullistes…
- Au cours du Printemps, nous avons préparé activement la Cousinade que nous prévoyions d’organiser à Tulle les 24 et 25 juillet : cet événement qui devait rassembler les descendants des prisonniers de la prison de Corrèze a dû être annulée à cause des revirements de communes pour des raisons étranges…
Le 14 Mars, Hervé Pignel-Dupont, Louis de Condé et Henri Baclet se sont recueillis sur la tombe du Colonel Bastien-Thiry au cimetière de Bourg La Reine et ont déposé une gerbe au nom de l’ARS : un discours était prononcé par son ancien président, Bernard Zeller qui a retracé la carrière et rendu hommage aux compétences exceptionnelles du Colonel. Le Père Jean-Paul Argouarc’h a également prononcé quelques mots et nous a fait prier pour lui. |
- Nous avons également informé nos adhérents que l’ouvrage de Max Schiavon, » Le Général Salan, défenseur de l’Empire » était disponible dans notre boutique Ebay.
- Nous avons annoncé à nos adhérents la parution du livre de Bernard Zeller, aux Nouvelles Editions Latines, « Le procès du Commandant de Saint Marc – Nous ne laisserons pas notre honneur en Algérie »
- Nos amis de TV Libertés diffuse une émission régulièrement, « Au Forum » animée par Bernard Coll de l’association « Jeune Pied-noir » : dans le numéro 13 de cette émission, notre ami et administrateur, Louis de Condé était invité pour parler de la révolte des Généraux d’Avril 1961 : vous pouvez la regarder sur le site de TV Libertés : https://www.tvlibertes.com/
Pour information, le numéro 14 est intitulé « Les Harkis répondent à Macron ».
Le 12 juin, comme chaque année, nous nous sommes retrouvés à la belle cérémonie traditionnellement organisée par Louis de Condé : une Messe était célébrée pour le Général Raoul Salan, et nous nous sommes ensuite rendus sa tombe puis sur celle du lieutenant Axel Gavaldon : l’ARS a déposé une gerbe ainsi que l’ANFANOMA et par l’association des victimes du 26 Mars 1962.Plusieurs discours ont été prononcés, en particulier par Gautier Delort, arrière-petit-fils du Général. Carl Edouin, adhérent, a lu une lettre très émouvante adressée au Général par le Président de l’Association des Anciens Déportés et Internés de St Maurice l’Ardoise, Alain de Sancy, et de leurs amis (A.D.I.S.M.A) lorsqu’il avait appris son décès au Val de Grâce. |
Lettre adressée au Général par le Président de l’Association des Anciens Déportés et Internés de St Maurice l’Ardoise et de leurs amis, Alain de Sancy :
- Le 6 Juillet, était célébrée la Messe à l’Abbaye du Barroux, pour le Lieutenant Roger Degueldre assassiné par le pouvoir gaulliste : notre Président et des amis du Cercle Algérianiste et de l’UNP y assistaient.
- Le 13 Juillet, la cérémonie à Roquecourbe fait l’objet, ci-dessous, d’une rubrique complète.
La cérémonie traditionnelle d’hommage organisée pour commémorer la libération de Toulon en Août 1944, par le 6ème RTS, commandé par le Colonel Salan, s’est déroulée, cette année, le 28 Août dernier. L’ARS y était représentée, comme chaque année : en l’absence de son Président, Hervé Pignel-Dupont, indisponible, c’est par un adhérent de la région qu’une gerbe au nom de l’ARS a été déposée, au Carrefour du Général Raoul Salan sous la plaque rappelant cet évènement historique. |
Un ami de l’ARS, adhérent fidèle et généreux, nous a quittés : Michel Alibert est décédé, dans sa 85ème année, des suites d’une longue maladie, le 29 septembre dernier, jour de la St Michel, saint patron des paras. Ses obsèques ont été célébrées le 6 octobre en l’église St Hippolyte à Paris : notre Président, Hervé Pignel-Dupont, n’ayant pas pu s’y rendre, a fait livrer une gerbe au nom de l’ARS. |
- Le 23 Octobre dernier, un groupuscule de communistes s’est permis d’atteindre à la mémoire du Général Raoul Salan en mettant un tract demandant la libération de Georges Ibrahim Abdallah sur la plaque du Carrefour Général Raoul Salan honorant le Libérateur de Toulon et son glorieux 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais, le 25 août 1944.
L’ARS a protesté auprès de la Mairie de Toulon et a adressé un communiqué de presse aux journaux locaux.
Nos présences prévues en 2022 :
- Au Cimetière de Bourg La Reine, le 11 Mars 2022, sur la tombe du Colonel Jean Bastien-Thiry.
- A Vichy, le 11 Juin 2022 sur la tombe du Général Raoul Salan et celle du lieutenant Axel Gavaldon.
- Au Barroux, sera célébrée la Messe le 6 Juillet 2022 pour le lieutenant Roger Degueldre.
- A Toulon, 27 Août 2022 au Carrefour Salan, date à confirmer
- Pose d’une plaque sur la maison natale du Général Raoul Salan à Roquecourbe, le 13 Juillet 2021
- Ce document est extrait d’un numéro de l’Echo d’Alger que nous remercions pour son reportage et son article bienveillant :
Et nous remercions également l’Echo de l’Oranie d’avoir relayé cette célébration dans son dernier numéro :
BOUTIQUE ARS | ||||
Réf. | OBJET | PRIX | PORT | |
1 | Médaille de table | » Général Raoul Salan » (Edition limitée à 200 ex.) | 40 € | Offert |
5 | Livre J. Valette | La Guerre d’Algérie du Général Salan | 16 € | Offert |
6 | Livre J. Valette | Le 13 Mai du Général Salan | 16 € | Offert |
7 | Livre J. Valette | Salan, Délégué Général en Algérie – La fin de l’Illusion | 15 € | Offert |
10 | Bulletins ARS | Tome III N° 25 à N° 32 – (8 Nos / 272 pages) | 40 € | Offert |
11 | Bulletin ARS | Anciens numéros – (A l’unité) / Liste sur simple demande | 4 € | Offert |
12 | Carte Postale | Général Raoul Salan / Collection (Tirage limité à 1000 ex.) | 5 € | Offert |
14 | DVD | » Dans la tête des 4 Généraux » Chaîne Histoire 2 Episodes | 12 € | Offert |
15 | Photo | Général Raoul Salan / Retirage argentique en 8,7 X 13,7 | 3 € | Offert |
17 | Album Schiavon | Le Général Salan Défenseur de l‘Empire (250 photos) | 25 € | Offert |
18 | Carte Postale | Colonel Jean Bastien-Thiry par le Cercle JBT | 5 € | Offert |
Commande à : | ARS | |||
c/o Hervé Pignel-Dupont | ||||
17 Ter Montée de la Tour | ||||
30400 Villeneuve lez Avignon | ||||
Mail : info@salan.asso.fr | ||||
Site : www.raoulsalan.fr | ||||
eBay : amisraoulsalan | ||||
Facebook : Association les Amis de Raoul Salan |