Bulletin 14
Disparition /Le Colonel Roger Ceccaldi
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L’affaire du Bazooka – 3ème partie – l’ombre du Bazooka par Jean Paul Angelelli
Biographie / Le commandant Georges Robin
Disparitions
• Le colonel Roger Ceccaldi.
Roger Ceccaldi est né à Chamberet en Corrèze, le 14 janvier 1913. Il passe son enfance et sa jeunesse en Corse. Il s’engage à 18 ans dans l’Artillerie Coloniale. Il suit les cours de l’Ecole Militaire d’Artillerie de Poitiers. Il sert, peu avant la guerre, au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad, à la tête d’une section d’artillerie. Avec Leclerc, il participe aux opérations de Koufra avec son unique pièce de 75 ; ce qui lui vaut le surnom d’ « artilleur de Koufra ». Il participe à la bataille de Bir-Hakeim où il est blessé par un éclat d’obus, le 6 juin 1942. Fait prisonnier par les Allemands à la fin de la bataille, il est transféré au camp de Sulmona dans les Abruzzes d’où il s’évade en septembre 1943. Il rejoint la Tunisie libérée et participe à la
Campagne d’Italie avec le Corps Expéditionnaire Français sous le comman
-dement du général Juin. Il débarque en août 1944 en Provence avec l’Armée commandée par le général de Lattre de Tassigny et atteint l’Alsace avec la 1ère D.F.L. Le 8 mai 1945, il est avec sa division déplacée sur le front des Alpes. Capitaine depuis le 25 mars 1942, il défile avec sa compagnie, le 18 juin 1945, sur les Champs Elysées et est fait compagnon de la Libération.
Après la seconde guerre mondiale, il sert en métropole comme chef d’escadron, en Côte d’Ivoire, en Indochine où il gagne trois citations qui viennent s’ajouter aux deux gagnées pendant la guerre de 1939-45. Avant de rejoindre la 10ème Division Parachutiste en Algérie, il fait un séjour en Allemagne puis à Tananarive. Adjoint au général commandant la 10ème D.P., il en commande l’artillerie. En janvier 1960, c’est le général Gracieux qui commande la Division. Deux de ses régiments, le 1er R.C.P, commandé par le colonel Broizat et le 1er R.E.P. commandé par le colonel Dufour sont dirigés sur Alger pour maintenir l’ordre en prévision de troubles pouvant suivre le limogeage du général Massu. Le colonel Ceccaldi est également présent à Alger. Les 23 et 24 janvier, tous les trois estiment qu’il faut canaliser la manifestation du dimanche 24, position à l’opposé de celle de la ligne (gaulliste) « Crépin (qui vient de remplacer Massu au Corps d’Armée d’Alger) → Costes → Fonde → Debrosse » qui tient une ligne dure et veut disperser la manifestation, ligne qui l’emportera et qui conduira au résultat dramatique que l’on connaît. Le colonel Godard parle de marquages mutuels entre le colonel Ceccaldi et le colonel Fonde, de même qu’entre Challe et Delouvrier ou entre Ortiz et Lagaillarde[1].
Au moment de la révolte du 22 avril 1961, le colonel Ceccaldi est adjoint au général commandant la 10ème D.P., Saint-Hillier. Celui-ci est neutralisé à Alger par les hommes du G.C.P.R.G. du commandant Robin, le 1er R.E.P., qui appartient à la Division, ayant pris Alger sans coup férir. Le P.C. de la Division est à Djidjelli. Le général Zeller s’y rend dès le 22 avril car la situation n’est pas claire dans le Constantinois. Il est accueilli par le colonel Ceccaldi qui assure l’intérim à la tête de la division, son chef étant empêché. Il ménage un entretien avec chacun des sept chefs de corps. Seul le colonel Leborgne, commandant du 3ème R.P.I.Ma s’oppose, nettement et par principe, à l’opération déclenchée par les généraux. Cela n’empêcha point le colonel Ceccaldi de faire mouvement sur Constantine avec sa division. Après l’échec du coup d’Alger, le colonel Ceccaldi est arrêté. Il est jugé le 5 juillet 1961 par le Tribunal Militaire créé pour juger les affaires non déférées au Haut Tribunal Militaire. L’avocat général Ithier demande que le colonel Ceccaldi « puisse encore servir la France ». Défendu par Maître Lasne-Desvareilles, il est cependant condamné à cinq ans de prison avec sursis. C’est ce que les biographes officiels de l’Ordre de la Libération appellent hypocritement « rayé des cadres en 1962 » sans autre mention. Silence observé également à cet égard dans le communiqué du président Sarkozy à l’occasion de son décès.
Après une carrière civile, le colonel Ceccaldi se retire dans le Var. Il décède le 20 juin 2007 à Toulon.
• Le commandant Robin, ancien chef du groupement de commandos parachutistes de réserve générale est décédé le 12 juillet 2007 à Thor dans le Vaucluse. Nous consacrons, à la fin de ce bulletin, une biographie étoffée à ce soldat à la personnalité hors du commun.
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Derniers châteaux en Espagne est un peu l’Education Sentimentale d’une génération, celle qui a eu 20 ans entre 1950 et 1960. Mais à l’inverse de Flaubert, la dimension politique l’emporte sur la dimension sentimentale dans l’ouvrage de Nicolas Kayanakis. Frédéric Arnoux est mêlé, en spectateur, engagé mais en spectateur, à la révolution de 1848. Didier, le personnage de Kayanakis est, lui, complètement engagé en 1960-61 dans la lutte clandestine en métropole pour l’Algérie Française, non en amateur mais à fond, ceci tout en menant à la fois ses vies professionnelle, familiale et sentimentale. Avec un sentiment d’urgence, de course avec le temps, de détermination et avec encore certaines illusions de la jeunesse, illusions sur la génération précédente qui seront mises à mal au moment où, un certain 22 avril 1961, chacun doit choisir.
298 p. La Table Ronde, 1966
Olivier Sers, a « traduit, émondé, mis en ordre, commenté et romancé » les poésies complètes de Catulle, et c’est un régal. Ô vous qui avez souffert en traduisant laborieusement les textes latins arides que l’Education Nationale mettait au programme des études secondaires, lisez cet ouvrage qui vous réconciliera avec vos années de lycée. C’est délicat et leste tout à la fois (ne pas mettre trop vite entre les mains de vos petits enfants).
Catulle est né en 82 av. J.C. à Vérone et c’est la vie de Rome, enfin d’une certaine Rome, plutôt fortunée, entre 65 et 52 av. J.C. que nous font partager Catulle et Olivier Sers.
C’est le grand mérite de ce dernier d’avoir, le premier, classé chronologiquement les vers de Catulle et donc de les avoir restitués dans la suite des événements de l’époque. Et aussi d’avoir si bien rendu la musique du toujours jeune poète.
341p. Les Belles Lettres, 2004, 22 €
Le Onzième Commandement, « Tu seras fidèle aux tiens, surtout quand la nation les oublie ou les diffame », est, avec « Cette haine qui ressemble à l’amour » de Jean Brune et « Au lieutenant des Taglaïts » de Philippe Héduy, l’un des livres clés sur l’Algérie des Français. C’est un ouvrage aux nombreuses dimensions, dans le temps et dans l’espace. De 1942 à 1965. D’Alger à l’Alsace où l’auteur, engagé au 1er R.C.P. est blessé, non loin de Rossfeld, lors de la contre-offensive allemande de l’hiver 1944-45 sur Strasbourg.
D’Henri d’Astier de la Vigerie à Albert Camus et à Georges Bidault, du pétrole du sud de l’Atlas aux fonds marins de la côte algéroise et au Mont Faron, André Rossfelder, dans une langue fluide, conte l’histoire d’une Algérie dont nous fûmes chassés par de Gaulle et que nous ne pouvons chasser de notre mémoire. Beaucoup, indifférents ou même adversaires, ont compris notre combat après avoir lu cet
ouvrage exceptionnel.
677 p. Gallimard, 2000, 22,10 €
L’affaire du bazooka
3èmepartie L’ombre du bazooka (1959-62) par Jean-Paul Angelelli
Une grande partie de l’année 1959, le bazooka n’est plus évoqué. Sauf lorsque, à la mi-octobre, éclate l’affaire de l’Observatoire. C’est-àdire l’attentat bidon dont François Mitterand se prétend la victime (sa voiture a été mitraillée) alors qu’il a été largement complice. Ce qui a été prouvé par une lettre envoyée avant l’attentat (et publiée dans Rivarol) par son organisateur, Robert Pesquet. Très attaqué et même lâché par nombre de ses amis, François Mitterand, sénateur, dont la haute assemblée veut lever l’immunité parlementaire se défend devant ses collègues et rappelle un souvenir de 1957 quand il était Garde des Sceaux. Il a reçu dans son cabinet un homme « accusé d’être responsable du meurtre d’un officier français commis en plein Alger ». Cet homme lui demande « les garanties de la loi », il le supplie « de lui laisser le temps de préparer sa défense ». Mitterand,
finalement, après avoir précisé que
cet homme était « un opposant politique » à qui le pouvoir accorda | L’Aurore du vendredi 22 octobre 1959 (soit une semaine après le faux attentat de la nuit du 15 au 16 octobre 1959) |
ce qu’il demandait, donne son nom:
« C’est le premier ministre d’aujourd’hui, Michel Debré ». Et Mitterand conclut : « Aujourd’hui, la majorité politique livrera-t-elle un membre de la minorité ? Laissera-t-elle un gang d’assassins s’attaquer à un adversaire politique ? »
Cette entrevue a bien eu lieu. Elle est confirmée par Alain Griotteray qui, dans son livre, précise que Debré, ensuite, « pendant quelques mois se montra plus réservé (sic) dans ses discours.»
Malgré cet appel, le Sénat, à une large majorité, lèvera son immunité et Mitterand sera poursuivi pour outrage à magistrat tandis que l’homme qui a monté l’attentat, Robert Pesquet, est incarcéré.
Cette affaire qui eut un retentissement énorme s’enlisera ensuite dans une procédure compliquée. En 1966, Pesquet bénéficiera d’un non-lieu qui, pratiquement, l’innocente d’avoir voulu tuer Mitterand. Celui-ci se pourvoit en cassation. Mais en 1966 et 1968, il bénéficie des lois d’amnistie qui éteignent les poursuites contre lui. Et le procès de
l’Observatoire n’eut jamais lieu. Les archives du procès
auraient même disparu. Entre temps, Mitterand était revenu à l’action politique et fin 1965, il avait été présent au second tour de la première élection présidentielle au suffrage direct contre le général de Gaulle. Bénéficiant des voix recueillies au premier tour par Maître Tixier-Vignancour. Au grand scandale des gaullistes. Qui l’accusèrent de complicité avec l’extrême droite.
Sur cette affaire qui reste ambigüe, en 1995, Pesquet publie un livre « Mon vrai-faux attentat contre Mitterand » (Michel Lafon). Ce n’est pas la première fois qu’il en parle et souvent de façon très contradictoire. Ici, il explique qu’effectivement le faux attentat a été un piège où Mitterand est tombé.
Monté par Michel Debré, de la Malène et même Tixier-Vignancour, tenu, paraît-il, par des « dossiers accablants » ( ?). Les gaullistes, en effet, craignaient qu’un jour ou l’autre Mitterand ne dise tout ce qu’il savait sur le coup de bazooka et voulait le compromettre dans un scandale politique; qui le discréditerait. Pesquet reconnaît qu’il s’est prêté à la manœuvre mais le regrette et exprime sa sympathie pour Mitterand. Présentée ainsi, l’affaire paraît logique, mais peut-on croire Pesquet ? Les zones d’ombre persistent en 1994, Le Crapouillot (hors série, juin 1994) publia un dossier sur Mitterand et l’Observatoire alimenté par un avocat mêlé à l’affaire. Qui en souligne bien « des zones d’ombre ». Mais Mitterand, président de la République en fin de second mandat, n’a plus rien à craindre.
Michel Debré Fiche de Pesquet au trombinoscope de Christian de la Malène
l’Assemblée Nationale
Retour au bazooka. Après le procès de 1958, les condamnés sont revenus en Algérie pour purger leur peine dans les prisons de Barberousse et de Maison Carrée. Et être à nouveau jugés pour contre-terrorisme. Souffrants, ils ont été admis en janvier 1960 à l’hôpital (réputé) de Mustapha, en plein Alger. Le 24 janvier, c’est la fusillade entre activistes et gendarmes mobiles qui ouvre la semaine des Barricades. Un commando activiste libère les prisonniers.
Castille et Féchoz participent aux événements mais, la révolte ayant tourné court, Castille arrive à quitter Alger, gagner Paris puis l’Espagne grâce à la complicité de Tixier-Vignancour. L’Espagne où, fin 1960, se réfugiera le général Salan. En janvier 1961, Castille et Féchoz (lui aussi à Madrid) rencontrent le général Salan et lui exposent longuement les péripéties de l’attentat (Mémoires, tome 3). Ils chargent les organisateurs, Cogny et Debré. Le général, qui leur accorde l’aman (le pardon) est convaincu par leurs dires qui recoupent ce qu’il a pu apprendre sur le sujet et qui constituent « une confirmation de toutes mes hypothèses antérieures, formulées à la lumière des documents.. » Dont les enquêtes menées à Alger.. C’est en s’appuyant sur la confession de Castille et Fechoz que, le 29 janvier 1962, le chef de l’O.A.S. adresse une lettre ouverte à Michel Debré. Accusé d’avoir renié ses appels à l’insurrection contre les bradeurs de l’Algérie Française et obéissant fidèlement à de Gaulle en persécutant les patriotes qui se battent pour empêcher l’indépendance de l’Algérie. Le général conclut : « Je vous désigne nommément comme l’assassin du chef de bataillon Rodier ». La lettre est publiée dans Le Monde du 7 février 1962. Vu le contexte de l’époque, le soutien de l’opinion au général de Gaulle et la formidable campagne officielle contre l’O.A.S., son retentissement est limité.
Extrait de « OAS PARLE » Collection ARCHIVES Julliard 1964 pp. 184-186 |
Mais lors du procès du général Salan (ouvert le
15 mai 1962), le bazooka fut évoqué, et en pleine audience. Les avocats du général, TixierVigancour et Le Coroller, obtinrent que François Mitterand vienne témoigner. Celui-ci, en effet, avait publié le 9 mai 1962, dans son journal Le Courrier de la Nièvre, un article où il affirmait que le général avait été la « …première victime désignée par le clan qui portera devant l’Histoire la responsabilité d’avoir déclenché la guerre civile en ordonnant de tirer au bazooka un jour de janvier 1957, sur le commandant en chef de notre armée en
Algérie.. » Cela, plaide-t-il, pourrait donner au général « le droit de récuser certains de ses accusateurs ». Mitterand confirme ses propos devant le tribunal et, même, évoque son entrevue avec Michel Debré. Sur le fond de l’affaire, il dit qu’il y a … « une certaine part d’hypothèse (sic) qu’il y eut une conjuration politique (qui) avait pour objet de changer le commandement en Algérie… soit pour faire céder le pouvoir politique à Paris, soit pour s’y substituer… » Mitterand Est même prêt à répondre à des « questions précises ». Tixier le remercie mais ne pose pas ces « questions ». Après Mitterand, Michel Debré (qui n’est plus Premier Ministre) est aussi entendu. Il nie tout complot mais reconnaît avoir envoyé, en
novembre 1956, Knecht à Alger, avec une carte
d’introduction pour s’informer de la situation François Mitterand arrivant au procès du général Salan auprès du général Faure. Qui, emprisonné, ne pourra venir témoigner. Le général de Boissieu
(le « gendre ») et Christian de la Malène ne se souviennent plus s’être rendus à Alger pour retarder le procès. Le général Dulac est hésitant mais le général Gardon confirme la note qu’il a dictée.
Dans les livres publiés après et sur le procès Salan, il est évident que le témoignage du général Gardon a pesé lourd auprès des jurés. Dont certains ne doutent plus que l’attentat du bazooka ait eu des interlocuteurs haut placés. Ce qu’a confirmé François Mitterand dont l’attitude favorable à l’accusé sera vivement reprochée dans le livre
« La main droite de Dieu » (Enquête sur Mitterand et l’extrême droite ; Le général Dulac E.Faux, T. Legrand, G. Perez ; Le Seuil1994).
Quant à la discrétion de Tixier-Vignancour, elle aurait pour cause, mais en coulisse, une entente (« un deal ») pour sauver l’accusé. Si le bazooka n’était pas exploité.
Et en effet, il semble bien que, parmi les jurés qui reconnaîtront les circonstances atténuantes au général Salan (ce qui lui sauva la vie) par cinq voix contre quatre, certains ont été convaincus que Salan avait échappé à la mort à Alger dans une action dont l’origine était politique. Le professeur Pasteur Vallery-Radot le confirmera au général Salan à l’automne de 1968. A la même date, dans un numéro du Crapouillot, (Histoires secrètes de la 5ème République), le journaliste François Brigneau, dans un article (« Comment Salan sauva sa tête »), affirme que, lors de la délibération, le professeur avait menacé de se suicider si Salan était condamné à mort.. Pour Claude Paillat, toujours remarquablement informé (La liquidation, Laffont 1972), c’est l’intervention (il donne le texte) d’un autre juge, le général Jousse, Compagnon de la Libération pour son rôle à Alger en novembre 1942 mais très hostile envers le De Gaulle politique, qui a empêché un verdict impitoyable. D’autres jurés étaient hostiles à la peine de mort. Jean Foyer, alors ministre de la Justice, dans ses récents mémoires (Sur les chemins du Droit avec le général, Fayard 2006) insinue que « Salan aurait été francmaçon et que la solidarité maçonnique aurait joué en sa faveur »…Il ajoute que de Gaulle informé du verdict le soir même était « décomposé ». Qu’il décida de supprimer le Haut Tribunal Militaire qui avait jugé Salan et surtout de rejeter le recours en grâce du général Jouhaud (jugé et condamné à mort en avril 1962). Une exécution que Foyer aidé par d’autres (dont le premier ministre Pompidou, Giscard d’Estaing et plusieurs ministres) aurait empêché in extremis grâce à une procédure légale.
Dans ses Mémoires, le général Salan réaffirme que, pour lui, derrière le bazooka de 1957, qui en quelque sorte préparait mai 1958, il y avait « un groupe politique derrière lequel se profilait la haute figure du général de Gaulle et qui gravitait autour de Michel Debré et de ses amis. Pour Fabre-Luce (Deux crimes d’Alger, Julliard 1980) le « modus operandi » de l’opération anti-Salan (qui échoua) est comparable à celui qui en décembre 1942 élimina l’amiral Darlan. Ce qui suscite encore des polémiques chez les témoins de l’époque et les historiens (pro et anti-Darlan), divisés sur les responsabilités du général de Gaulle
Conclusions (provisoires ?)
Debré et le bazooka, le 13 mai, l’Observatoire…. Tout ce passé a resurgi lors du colloque « Michel Debré et l’Algérie » qui s’est tenu à l’Assemblée Nationale les 27 et 28 avril 2006 et dont les actes viennent d’être publiés[2]. Un colloque organisé par les Amis de Michel Debré et qui a rassemblé d’anciens hauts responsables et des historiens qui ont communié dans la sympathie et l’éloge du cher disparu. Mais les sujets sensibles n’ont pas été écartés dans trois communications.
La première, de Patrick Samuel biographe de M. Debré, « La théorie du complot, mythe et réalité ». C’est la défense intransigeante de l’innocence de Debré dans les deux attentats (Alger et l’Observatoire). Tout cela a été monté et exploité par l’Extrême droite. (Evidemment). Tout au plus, Michel Debré a commis l’erreur de ne pas avoir toujours été très regardant sur ses relations avant 1958. Où l’on trouve des « excités », des « ambitieux », des éléments discutables. Ce n’est pas lui, ce sont les autres. Nous résumons, évidemment, ce plaidoyer. Patrick Samuel reconnaît, cependant, que les attaques contre l’ex Premier Ministre ont donné naissance à une « rumeur qui a fait son œuvre » jusqu’à nos jours. Dans le débat qui suivit, l’historienne Georgette Elgey a renchéri et incriminé autour de Debré des « gens de peu » (sic). Mais elle a donné une information inédite. En 1965, Michel Debré a fait embaucher, par la société d’assurances UAP, Robert Pesquet comme directeur général de la Région Basse Normandie. Pourquoi ? S’agit-il d’une récompense pour services rendus ? Curieux. Ainsi que la réponse d’un ex-député gaulliste, André Fanton, interrogé sur le financement du « Courrier de la Colère ». Où, de fin 1957 à 1958, Michel Debré lança des appels incendiaires à renverser la quatrième République. Le coordinateur des financements se nommait Demichel. Sans autres précisions. Complétons. Il s’agit d’un Français d’origine
autrichienne Saar-Demichel, cité dans le livre de Pierre Péan sur « Foccart, l’homme de l’ombre ». Un ancien des services secrets français qui s’était lancé avec succès dans l’importexport avec les Soviétiques, ce qui lui valut l’attention de la D.S.T.
Après Patrick Samuel, le professeur (de l’Université de Toulouse) Guy Pervillé a étudié, à partir des écrits (notamment les Mémoires de Michel Debré) son évolution sur l’Algérie. Son opinion : Debré n’a pas joué « un rôle notable » dans le bazooka. Mais ses réponses aux accusations n’ont pas été « pleinement satisfaisantes ». Michel Debré est souvent sur la « défensive », « pas à l’aise ». Notamment quant à ses articles du Courrier de la Colère (nous y revenons). Par exemple celui de décembre 1957 où il appelait les Français d’Algérie à une « insurrection nécessaire donc légitime ». Ce n’est que dans le tome 3 (le dernier) de ses mémoires qu’il, reconnaît avoir écrit cela. Il était même d’accord avec le plan « Résurrection » s’il avait fallu en passer par là pour le retour de De Gaulle. Ce qui fut, mais sans guerre civile. Par la suite, en tant que Premier Ministre, son opinion évolua non sans difficultés…et drames de conscience…
Retour, mais d’une manière plus brutale sur le procès de Michel Debré dans la communication d’Olivier Dard (professeur à l’Université de Metz), « Michel Debré et les activistes », Olivier Dard ne croit pas à une « implication effective » de Debré dans le bazooka. Mais, avant 1958, à une méconnaissance par Debré du terrain algérien où il n’avait jamais mis les pieds. Pour Debré, avant 1958, c’est avant tout l’appel et le retour de De Gaulle qui priment.
Mais Olivier Dard a fait une large place aux « activistes » qui se sont déchaînés contre Debré quand il a collé à la politique gaulliste de dégagement de 1960 à 1962. Et, très honnêtement, Olivier Dard a cité les attaques et les charges d’André Figueras, père de notre ami Olivier, ceux de Pierre Sergent (Michel Debré ou le Clairon Impudique, 1978), les articles virulents de Rivarol, La Nation Française, Aux Ecoutes, Aspects de la France dont les tirages, à l’époque, étaient conséquents.
Il a jugé, contrairement à d’autres intervenants, que Debré avait été mis en difficulté au procès Salan et que Tixier-Vignancour avait réussi dans sa stratégie qui aboutit à reconnaître les circonstances atténuantes. Debré avait été « déstabilisé » par l’évocation de ses responsabilités dans les affaires d’Algérie. Mais Tixier avait soigneusement évité de rouvrir le procès du bazooka.
A noter que l’exposé d’Olivier Dard a soulevé dans l’assistance des remous divers et même de la part de Jean Morin, ancien Délégué Général en Algérie sous De Gaulle, un soupçon de procès d’intention du professeur. Qui n’avait fait que citer les propos désobligeants pour Michel Debré, ce qui ne voulait pas dire qu’il les reprenait à son compte. Mais il a été manifeste que ces attaques et retouches à l’image sacralisée de Debré commandeur du gaullisme pur et dur jusqu’à sa mort (Debré est décédé en 1990) ont été peu appréciées.
Elections législatives de novembre 1962
A noter également, ce qui n’a été évoqué et souligné par personne, que l’image sulfureuse de Michel Debré a, sans doute, expliqué sa défaite électorale de novembre 1962 dans son fief d’Indre et Loire, à un moment où les candidats gaullistes avaient le vent en poupe. Et Debré ne retrouva un siège de député qu’à la Réunion en 1963. Aux deux présidentielles de 1969 et 1974, celui qui se considérait comme le plus apte à incarner le vrai gaullisme dut se résigner à laisser la place à Pompidou et à Giscard d’Estaing. Quand, en 1981, bravant les objurgations de ses amis, il fut candidat, ce fut pitoyable avec un score de 1,65%…
Il faut conclure, et ce n’est pas facile.
En ce qui concerne l’affaire du bazooka, de nombreux éléments nous sont inconnus.
Il n’y a jamais eu d’enquête sérieuse en France sur les accusations de Kovacs. Sans doute pour raison d’Etat. Mettre en cause ouvertement des personnalités politiques et militaires aurait contribué à troubler une opinion qui, on le sait maintenant par des sondages (mais réservés aux décideurs), commençait à regimber devant la durée du conflit et l’implication du contingent. Et à souhaiter une solution, mais rapide.
Ce qui est évident, c’est que dès le 6 février 1956, des comploteurs, dont les plus sérieux sont les demi-soldes du gaullisme (après l’échec du R.P.F.) travaillent pour que l’Algérie soit l’explosif qui fera sauter la Quatrième République.
Et début 1957, l’élimination du général Salan, au préalable calomnié, est décidée.
Dans son intervention, Patrick Samuel est d’ailleurs revenu d’une manière critique sur le général Salan. Soulignant « son manque de charisme », « le verbe et le geste courts »…peutêtre cédant à l’ivresse du pavot » mais ce n’est qu’un bruit… » vrai républicain » (merci) mais sa nomination avait provoqué un « tollé » dans les états-majors parisiens politiques et militaires de l’Algérie française.
Discutable. C’est sous-entendre qu’il fallait le remplacer. D’autres ont compris : le faire sauter. Il y a donc eu une conspiration qui a abouti à l’attentat du bazooka (qui échoua mais qui fit une victime, le commandant Rodier). Les acteurs directs (le groupe Kovacs) étaient-ils des irresponsables ou des malades pour n’avoir pas envisagé les conséquences énormes de leur acte ? Cela paraît impossible à soutenir. Il y eut avant trop de contacts, rencontres, collusions. Et après, bien des silences (embarrassés). Mais (volontairement ?) les investigations policières ne sont jamais remontées très haut en Métropole. Et dans l’été 1958, le procès a été expédié. Surtout en l’absence de Kocvacs dont le « départ » a été facilité.
Michel Debré est-il impliqué directement dans le processus qui conduit à l’attentat ? C’est impossible à prouver. Il y a des doutes. Mais il nous manque le « chaînon direct » entre lui et les exécuteurs. Mais ses amitiés, ses articles du Courrier de la Colère (d’ailleurs postérieurs à l’attentat) n’étaient pas anodins.
Comme était gravissime, Debré Premier Ministre, cette directive qu’il adressa le 20 décembre 1961 au général Ailleret, commandant supérieur en Algérie et au Délégué Général de « briser sans faiblesse tout mouvement insurrectionnel » avec usage (par les forces de l’ordre) de leurs armes après les sommations « réglementaires » (cf. Conflits d’autorité durant la guerre d’Algérie, Général Faivre, pp. 85et 86).
Des sommations omises un certain 26 mars 1962…
Pas vous, pas ça.., comme lui avait lancé Le Pen à l’Assemblée.
On nous dira : que pouvait faire Debré quand il a compris que De Gaulle allait lâcher l’Algérie ? Démissionner ? Il en eut la tentation à plusieurs reprises.
Mais cela aurait affaibli De Gaulle… Il lui fallait obéir. Par devoir d’état… Ce qui a été sévèrement reproché aux ministres et hauts fonctionnaires sous Vichy. Voir le procès Papon…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Michel Debré ne sort pas indemne de l’affaire du bazooka. Et de ce qui s’ensuivit… Même si cela relève de notre intime conviction…
Le commandant Georges Robin
Georges Robin est né rue Michelet à Alger en 1921 dans une famille originaire du département de l’Ain et installée en Algérie depuis 1852 pour cause de républicanisme et d’incompatibilité avec le régime instauré en France par LouisNapoléon. Son enfance est difficile car, très jeune, sa mère meurt et son père se remarie. Elevé par sa grand-mère, il fait ses études à l’école et au lycée à Alger, suivant l’enseignement de maîtres qui ont combattu pendant la guerre de 1914-1918.
Il s’engage en 1939 au 1er Régiment de Spahis Algériens pour la durée de la guerre. En 1940, brigadier-chef, il est en Syrie
lorsque intervient l’armistice du juin. Il est rapatrié et
démobilisé à Alger sans avoir pu combattre les Allemands en France.
Pour subvenir à ses besoins, il entre aux services financiers du Gouvernement Général à Alger. Trois mois après sa démobilisation, au début de 1941, il s’engage de nouveau, comme simple soldat, dans l’Armée de l’air à Blida. Il est d’abord affecté à d’obscures tâches comptables avant de rejoindre les parachutistes du Groupe d’Infanterie de l’Air. Quand celui-ci se transforme en 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (1er RCP), Georges Robin est sous le commandement du colonel Geille qui a succédé au Commandant Hartemann et au chef de bataillon Sauvagnac. Le colonel Geille a pour adjoint le commandant Jacques Faure (le futur général Faure) dont les capacités de commandement influencent fortement Georges Robin.
Le 1er RCP est engagé dans les Vosges à l’hiver 1944-45 et l’aspirant Georges Robin participe en son sein à la très dure bataille pour la réduction de la poche de Colmar avec la 5ème Division Blindée (général de Vernejoul) de la 1ère Armée commandée par de Lattre de Tassigny.
Après l’armistice du 8 mai 1945, le 1er RCP est stationné au camp d’Avord ; il dépend du ministère de l’Air dont le titulaire est le communiste Charles Tillon ce qui crée quelques incidents. Le 1er Août 1945, par décision du maréchal Juin, le régiment est transféré à l’armée de terre ce qui règle la question.
En 1946, Georges Robin est sous-lieutenant au 1er Bataillon du 3ème Régiment Etranger d’Infanterie et part le 31 mars pour l’Indochine. Il y épouse, par procuration, Josette Vernet, assistante sociale de Marine, alors en Algérie. Ils auront huit enfants. En Cochinchine, Georges Robin est chef de poste en pointe de Thu Duc, à la limite des secteurs de Bien Hoa et de Thu Dau Môt durant la période incertaine recouvrant les accords préliminaires Ho Chi Minh – Sainteny du 6 mars 1946 et la conférence de Fontainebleau de l’été 1946 et s’étendant jusqu’aux incidents de novembre 1946 à Haïphong et au coup de force du Vietminh sur Hanoï, le 19 décembre 1946.
Le 3 décembre 1946, le 1er bataillon du 3ème REI embarque pour Haïphong. Georges Robin participe aux accrochages et aux combats qui ponctuent la remontée vers Haïdong et Hanoï et la défense de Nam Dinh.
Ayant quitté l’Indochine en décembre 1947, Georges Robin y retourne en mars 1950 pour y rester jusqu’en juillet 1952. Il ne reverra plus l’Indochine. Le type de guerre auquel il y a été confronté l’amène à prendre une conscience aiguë de l’inadaptation des méthodes du Commandement à une guerre où il s’agit autant de conquérir les populations que le terrain. Comme beaucoup, même s’il n’était plus sur place en 1954, le capitaine Georges Robin est revenu d’Indochine en se jurant de ne pas répéter l’infidélité faite aux populations
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abandonnées par la France.
De retour d’Indochine, le capitaine Robin est affecté au 1er REI à Mascara au bataillon du commandant Jeanpierre avant d’être dirigé sur la métropole pour être instructeur à l’Ecole d’Application de l’Infanterie à Saint Maixent. Il y constate le décalage entre l’enseignement prodigué, orienté sur la confrontation Est-Ouest en Europe, alors qu’une part importante de l’Armée française combat en Indochine.
Il est à Saint Maixent en novembre 1954, au moment de la Toussaint sanglante en Algérie.
Ayant immédiatement demandé à servir en Algérie, il n’est affecté qu’en mars 1956 au 1er REP. Il retrouve à la base arrière de Zéralda son camarade Faulques qui est à la tête de la compagnie de commandement, le régiment, commandé par le colonel Brothier avec le colonel Jeanpierre pour adjoint, étant alors à Tébessa dans l’Est-Constantinois.
Le 6 novembre 1956, lors de l’opération de Suez, le capitaine Robin est à la tête d’une compagnie d’appui (mortiers de 81mm et canons de 106mm sans recul) et débarque avec la 1ère compagnie commandée par le capitaine Louis Martin (voir Bulletin n° 6 du 3ème trimestre 2005). L’ordre de cesser le feu arrive le lendemain et laisse les troupes françaises amères et humiliées.
Enjoint par son chef de corps de proposer des citations pour ses hommes, le capitaine Robin propose, insolemment, tous les hommes de sa section de mortiers de 81mm dont le matériel a été englouti dans la mer en sortant du bateau gigogne. Cela lui vaut la vindicte du colonel Brothier et une mutation immédiate à Paris, à l’Inspection de la Légion étrangère auprès du colonel Lennuyeux qui l‘envoie au poste aéroporté de Sidi-Bel-Abbès. Il est récupéré par l’ Etat-Major des troupes aéroportées du général Gilles. Sous les ordres du commandant Tourret, dans le département d’Oran, il recrute et forme les cadres qui doivent mettre en place dans les secteurs les commandos de chasse, cadres provenant des unités de secteur.
En avril 1958, le capitaine Robin est à Philippeville, au camp Jeanne d’Arc, Centre d’Enseignement à la Guerre Subversive (CEGS) ; il y instruit pendant des périodes de trois mois les lieutenants et capitaines sortant de l’école d’état-major avant leurs commandements sur le terrain. Par la suite, en juillet 1958, il est chargé par le général Gilles, commandant le Corps d’Armée de Constantine, de créer une « unité de contact » ayant pour mission, dans Constantine, de participer à la recherche du renseignement et à la lutte antiterroriste et d’encadrer la population. Ce fut fait et, avec une centaine d’hommes, Georges Robin obtint des résultats remarquables en s’appuyant sur la population musulmane.
Au printemps de 1959, sous leur double impulsion, est créé le Groupement de Commandos Parachutistes de Réserve Générale (GCPRG) fort, au départ, de sept commandos de 100 à 120 hommes, commandé par le commandant Tourret et dont Robin est l’adjoint opérationnel, avec des cadres d’active et le reste des effectifs provenant du contingent ou composé de harkis. Quand le lieutenant-colonel Tourret est appelé au cabinet de Michel Debré, Robin, à sa très grande déception, n’est pas nommé à la tête du GCPRG qui est confié au commandant Lamouliatte. Il demande sa mutation à l’école d’application de l’infanterie où il retrouve le lieutenant-colonel Guiraud et le colonel Buchoud.
En novembre 1960, le commandant Robin prend le commandement de ’’son’’ GCPRG avec pour adjoint le commandant Forhan. Il a son P.C. à Mechta Bellas, dans le secteur d’Orléansville commandé par le colonel Paul Zeller, frère du général André Zeller.
Le 27 mars 1961, le commandant Robin, qui a pris la Caravelle de Paris, participe à une réunion à l’Ecole Militaire à laquelle assistent les généraux Faure, Gardy, Jouhaud et Zeller ainsi que les colonels Argoud, Broizat, Godard et Gardes et d’autres officiers. Il se propose comme locomotive du futur mouvement à Alger avec quatre de ses huit commandos.
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Dans la nuit du 21 au 22 avril, comme prévu, quatre des commandos de Robin neutralisent les autorités civiles et militaires d’Alger, avec en prime le ministre Buron de passage, tandis que les quatre autres continuent leurs opérations sur le terrain sous le commandement de son adjoint opérationnel, le capitaine Michel Brandon.
Le 26 avril, après l’échec du coup d’Alger, Robin ramène ses commandos à Orléansville, puis à Boukaïd.
Le 30 avril, Robin, Forhan et Boisson (l’un des chefs de commando) sont arrêtés. Le 3 mai, ils sont transférés de Maison Blanche à Villacoublay. Le 13 mai, le commandant Robin est transféré du Fort de l’Est à la maison d’arrêt de la Santé.
Le 13 juin 1961, le tribunal présidé par le président Patin le condamne à une peine de six années de détention criminelle sur réquisition de l’avocat général Amor et malgré la plaidoirie de Maître Virenque. Il est incarcéré à Clairvaux puis transféré à Tulle avec les autres officiers supérieurs impliqués dans la révolte d’Alger.
A la prison de Tulle Au 1er rang : au centre cdt de Saint Marc, à droite cdt Robin Au 2ème rang de gauche à droite :
général Salan, colonel de Sèze, général Jouhaud, cdt Camelin, L.V. Guillaume, colonel de la Chapelle
Il en sortira le 11 juillet 1965 et, grâce à son travail personnel en prison et à des amitiés fidèles, il trouvera des postes de responsabilité en entreprise. Retiré à Thor dans le Vaucluse, il y décède le 12 juillet 2007.
Georges Robin est l’auteur d’un livre de réflexion sur son expérience d’officier dans des conflits non conventionnels :’’Commandant Rebelle’’, publié chez JC Lattes en 1998.
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[1] Papiers Godard, Carton n°9, Barricades – 24 janvier 1960, Hoover Institution, Stanford University
[2] Editions Champs Elysées, 2007, 292p Index 20€