André Dulac
Né le 5 juillet 1907 à Beauvais, André Dulac fait ses études au lycée de Nantes et est élève à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr de 1925 à 1927. Au Maroc de 1928 à 1934, il est promu capitaine en 1936. Il suit les cours de l’Ecole Supérieure de Guerre de 1935 à 1937 et est affecté à l’état-major de la région de Paris de 1937 à 1939. Au Levant en 1940 et 1941, il est promu chef de bataillon en 1943. Il devient chef de réseau du B.C.R.A. (Bureau de Contre-espionnage, Renseignements et Action), puis chef du service de la France Combattante à la D.G.E.R. ( Direction Générale des Etudes et Recherches) . Au 4e Régiment de Tirailleurs Marocains à la fin de la guerre, il est promu lieutenant-colonel en 1944.
Après la guerre, il est directeur de l’instruction militaire à Saint-Cyr, puis chef d’état-major de la 2e division d’infanterie. Colonel en 1950, il commande le 41e régiment d’infanterie avant de rejoindre l’Indochine où il effectue un séjour de 1951 à 1953. A l’Inspection Générale de l’Infanterie, il est promu général de brigade en 1956 et nommé commandant du secteur autonome de Tébessa aux confins de la frontière algéro-tunisienne. Il devient chef d’état-major du général Salan, commandant supérieur interarmées en Algérie, à la fin de 1956, et le suit en 1958, comme adjoint, lorsque le général Salan est nommé délégué général du gouvernement en Algérie. Il commande la 2e division d’infanterie et la zone Est-Constantinois en 1959 et 1960. Général de division en 1959, il devient chef d’état-major du commandant en chef des forces alliées de Centre-Europe en 1960. Il termine sa carrière comme général de corps d’armée commandant le 2e corps d’armée de 1964 à 1967.
Grand-officier de la légion d’honneur, André Dulac est titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la croix de guerre des T.O.E., de la croix de la valeur militaire et de la rosette de la résistance. Il est l’auteur d’un ouvrage publié en 1969 chez Fayard : « Nos guerres perdues »
Au printemps 1951, André Dulac, colonel, est chef d’état-major du général de Linarès, commandant les troupes françaises au Tonkin tandis que Raoul Salan, général de division, est adjoint militaire au général de Lattre et assure son intérim pendant ses déplacements. Les deux hommes se côtoient lors de la préparation de l’opération « Reptile » menée au sud de la R.C.5 qui relie Hanoï à Haïphong. Lors de la préparation de la bataille de Na San de novembre et décembre 1951, Raoul Salan se rend fréquemment par voie aérienne au camp retranché commandé par le colonel Gilles ; il en est de même pour André Dulac. Pendant la bataille, tous deux, ainsi que Gracieux et Juille, suivent le déroulement de la bataille depuis l’état-major
Nommé commandant supérieur interarmées en Algérie le 8 novembre 1956, le général Salan fait appel immédiatement à André Dulac pour prendre la tête de son état-major à Alger. Le 18 mai 1958, Raoul Salan le prend comme adjoint dans sa nouvelle fonction de commandant civil et militaire. Le 27 mai 1958, le général de Gaulle demande au général Salan de lui envoyer un mandataire pour l’informer de la situation en Algérie : ce sera André Dulac. Le 29 mai, André Dulac est introduit dans le bureau du général de Gaulle à la Boisserie. CdG : « Bonjour Dulac, comment va le général Salan ? » ….CdG : « Le général Salan pense et agit avec courage et sagesse pour le pays. Ce qu’il fait et pense faire est bien. Il faut sauver la baraque avant tout ! ». CdG demande à André Dulac de transmettre le message suivant pour Raoul Salan : « Vous direz au général Salan que ce qu’il a fait et ce qu’il fera, c’est pour le bien de la France ».
Lors du procès de Raoul Salan, le 21 mai 1962, André Dulac rapporte cette entrevue. A une audience ultérieure du procès, à propos d’un entretien avec Christian de la Malène, du cabinet de Michel Debré, venu à Alger le 7 août 1958 pour tenter d’obtenir du général Salan qu’il intervienne afin de faire repousser le procès des inculpés de l’affaire du bazooka , André Dulac, très mal à l’aise, confronté au magistrat-général Gardon, déclare qu’il n’a pas le souvenir d’avoir évoqué ce sujet lors de l’entretien en question. L’attitude d’André Dulac surprend et déçoit terriblement le général Salan.