Alexandre Sanguinetti
Alexandre Sanguinetti est né au Caire le 27 mars 1913, fils de Joseph Sanguinetti, fonctionnaire au ministère égyptien de l’Intérieur, et frère aîné d’Antoine Sanguinetti, futur vice-amiral d’escadre. Il fait ses études au collège Stanislas à Paris, aux facultés de droit et de lettres du Caire, d’Angers et de Paris et obtient une licence ès lettres. Il s’engage au début de 1943 dans l’armée d’Afrique et participe en juin 1944, avec le bataillon de choc, à la prise de l’île d’Elbe à la prise de l’île d’Elbe où il perd une jambe. De juin à novembre 1946, il est attaché de presse de François de Menthon, ministre de l’économie nationale dans le gouvernement provisoire présidé par Georges Bidault. En 1952, il côtoie Jean-Louis Tixier-Vignancour et Jacques Isorni au «Centre de liaison pour l’unité française ». Il se lance dans les affaires ; elles tournent mal et il échappe de peu à la faillite. Membre actif d’associations d’anciens combattants, il est élu, en 1956, secrétaire général du Comité d’action des associations d’anciens combattants (CAANAC) et, à ce titre, rédige et prononce avec le colonel Bourgoin, le 7 juillet 1957 en public à Alger, le serment solennel de « s’opposer par tous les moyens à toutes mesures qui menaceraient l’intégrité du territoire et l’unité française ». En 1957 et 1958, il utilise la puissance du CAANAC pour préparer par tous les moyens, y compris la violence et l’action illégale, le retour au pouvoir du général de Gaulle.
En octobre 1958, il devient l’un des collaborateurs de Roger Frey, secrétaire général du nouveau parti gaulliste, l’U.N.R. Celui-ci en fait, tout d’abord, son chef de cabinet au ministère de l’information (cabinet Debré, 8 janvier 1959), son directeur de cabinet quand il est ministre délégué auprès du premier ministre (cabinet Debré, 5 février 1960), puis un chargé de mission lorsqu’il est ministre de l’intérieur (cabinet Debré, 9 mai 1961). C’est dans ces fonctions qu’il participe en novembre 1960 au montage d’une opération consistant à susciter une sécession de l’Algérie – dont il tente de convaincre le général Jouhaud de prendre la tête – conduisant à une République franco-algérienne, opération destinée, en fait, à jeter le trouble parmi les partisans de l’Algérie française. Au ministère de l’Intérieur, il mène une lutte implacable contre ses anciens amis, fidèles à l’Algérie française, qui ont créé l’OAS et, à cette fin, n’hésite pas à faire appel systématiquement à des individus peu recommandables (les « barbouzes ») qui constitueront ultérieurement le noyau du Service d’Action Civique (SAC).
Après l’indépendance de l’Algérie, il commence une carrière politique qui le mène à la députation aux élections de novembre 1962 où il est élu au second tour, avec l’étiquette UNR, contre un représentant du parti communiste dans une circonscription (Grandes Carrières) du 18ème arrondissement de Paris. A l’assemblée nationale, il est membre de la commission de la défense nationale et des forces armées dont il est vice-président et rapporteur du budget du budget des armées. Parallèlement, il assume des responsabilités au secrétariat général de l’UNR. Il est ministre des anciens combattants dans le troisième cabinet Pompidou du 8 janvier 1966 au 1er avril 1967. Par la suite, il est président de la Société du tunnel sous le Mont Blanc avant de retrouver l’assemblée nationale en juin 1968 comme député de Toulouse. Il y prend la présidence de la commission de la défense nationale. Il est battu aux élections de mars 1973 et devient, dès juillet 1973, président de l’Office de Recherche Scientifique et Technique d’Outre Mer (ORSTOM), poste qu’il occupe jusqu’en novembre 1975. Secrétaire général de l’UDR d’octobre 1973 à décembre 1974, il est candidat aux élections législatives de mars 1978 à Paris où il est battu par Paul Quilès. Il démissionne du RPR en décembre 1978 et se déclare en faveur d’une candidature de Michel Debré pour les élections présidentielles de 1981. Il meurt d’un infarctus le 9 octobre 1980.
Alexandre Sanguinetti était officier de la Légion d’Honneur, titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre 1939-45 ;
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages :
– La France et l’arme atomique, Julliard, 1964
– Une nouvelle résistance, Plon, 1976
– L’armée, pour quoi faire ? Seghers, 1977
– Sujet ou citoyen ?
– J’ai mal à ma peau de gaulliste, Grasset, 1978
– Histoire du soldat, de la violence et des pouvoirs, Ramsay, 1979
– Lettre ouverte à mes compatriotes corses, Albin Michel, 1980
En juillet 1957, secrétaire général du CAANAC, se rend à Alger avec une importante délégation d’associations d’anciens combattants, parmi lesquels, Maxime Blocq-Mascart, le général Touzet du Vigier, Louis de Costier, le colonel Bourgoin et Yves Gignac. Ils sont reçus par le général Salan, commandant interarmes en Algérie, et prononcent, au monument aux morts, le serment de garder l’Algérie à la France. De retour à Paris, il reste en liaison avec le général Salan en particulier au moment de l’affaire de Sakiet. Après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il se rend à Alger en juin 1958, est reçu par le général Salan qui lui donne toutes facilités pour se rendre compte de la situation en Algérie. A son retour en métropole, il envoie une lettre d’allégeance au général Salan.
18 juin 1958 – Lettre d’allégeance au général Salan