Edmond Jouhaud
Né le 2 avril 1905 à Bou-Sfer, près d’Oran en Algérie, Edmond Jouhaud entre à Saint-Cyr en 1924 ; Il en sort en 1926 dans l’aviation et est affecté au 35ème régiment d’aviation. Il sert de 1930 à 1932 en Afrique Occidentale Française (A.O.F.). Promu capitaine en 1935, il sert de nouveau en A.O.F. jusqu’en 1937. Admis en 1938 à l’Ecole supérieure de guerre aérienne, il est promu commandant le 3 septembre 1939. Affecté à l’état-major des forces aériennes et des forces terrestres antiaériennes du nord-est, il prend par la suite le commandement d’un groupe aérien de reconnaissance. Affecté en 1942 au cabinet militaire du Secrétaire d’Etat à l’aviation, il est placé en 1943, sur sa demande, en congé d’armistice.
Après avoir tenté sans succès de rejoindre l’Angleterre, il entre dans la résistance, dans la région de Bordeaux, sous les ordres du général Revers, chef de l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.).
Rappelé en activité en 1944, il prend le commandement du groupe aérien spécial 1/36, puis est affecté au commandement des transports aériens militaires. Colonel en 1946, il est sous-chef d’état-major de l’air en 1947 et est appelé en 1948 au commandement de l’armée de l’air en Tunisie.
Promu général de brigade aérienne en 1949, il commande les forces aériennes tactiques en Afrique du nord, puis l’école des mécaniciens de l’armée de l’air. En 1951, il est nommé commandant de la 1ère région aérienne, puis désigné comme auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaires. En 1952, est nommé commandant de la 1ère division aérienne puis commandant des forces aériennes françaises en Allemagne.
En 1954, promu général de division aérienne, il est commandant de l’armée de l’air en Extrême-Orient. De retour en métropole, il est nommé major général de l’armée de l’air puis, le 1er février 1955, chef d’état-major des forces de l’armée de l’air. Il prend rang de général de corps aérien en 1956, prend le commandement de la 5ème région aérienne en Algérie en 1957 et devient adjoint interarmées au général Salan, commandant supérieur interarmées en Algérie.
Général d’armée aérienne en 1958, il est chef d’état-major de l’armée de l’air, puis, en 1960, inspecteur général de l’armée de l’air.
Mis en disponibilité sur sa demande en 1960, il participe au coup d’état d’Alger (21-25 avril 1961) avec les généraux Challe et Zeller bientôt rejoints par le général Salan. Après son échec, il plonge dans la clandestinité et devient l’adjoint du général Salan à la tête de l’OAS, en charge de la région d’Oran. Arrêté le 25 mars 1962, il est condamné à mort le 13 avril 1962 par le Haut tribunal militaire. Il échappe de très peu à l’exécution, sa peine étant commuée en une peine de détention criminelle à perpétuité le 28 novembre 1962 après plus de sept mois passés dans une cellule de condamné à mort. Libéré de la prison de Tulle en décembre 1967, il est amnistié en 1968 et réintégré dans ses grade et prérogatives en 1982. Il est élu en 1969 à la présidence du Front National des Rapatriés.
Grand Officier de la légion d’honneur, croix de guerre 39-45 et des T.O.E., croix de la valeur militaire, médaille de la résistance et titulaire de nombreuses décorations étrangères, Edmond Jouhaud est l’auteur de plusieurs ouvrages :
– Histoire de l’Afrique du Nord, Editions des deux coqs d’or
– Ô mon pays perdu – De Bou-Sfer à Tulle, Editions Fayard, 1969
– La vie est un combat – Souvenirs : 1924-1944, Editions Fayard, 1975
– Ce que je n’ai pas dit, Sakiet, OAS, Evian, Editions Fayard, 1977
– Youssouf Esclave, mamelouk et général de l’armée d’Afrique, Editions Robert Laffont
– Serons-nous enfin compris ?, Editions Albin Michel, 1984
Edmond Jouhaud est mort le 4 septembre 1995.