Jean Gracieux

Jean Gracieux

Jean Gracieux est né le 16 juillet 1908 à Réalmont, dans le département du Tarn. Il fait ses études au collège de Château-Gonthier et au prytanée militaire de La Flèche. Il intègre l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr en 1927 (promotion Maréchal Galliéni) et en sort en 1929 dans l’infanterie coloniale. Ses premières affectations sont au Soudan et au Maroc. Il est lieutenant en 1931 et capitaine en 1937. En 1938, il est en poste auprès du général Buhrer, chef d’état-major général des colonies au ministère des colonies dont le titulaire est Georges Mandel. Au début de la guerre de 1939-45, il commande une compagnie de tirailleurs sénégalais. En 1943, avec le grade de commandant, il est à Alger et le 1er juin 1944, il est chef d’état-major du 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais (6 ème R.T.S. qui deviendra 6ème R.I.C., 6ème Régiment d’Infanterie Coloniale, le 1er novembre 1944) stationné en Corse avant de débarquer sur l’île d’Elbe les 17 et 18 juin. A ce poste, il fait toute la campagne de France : libération de Toulon à la fin d’août 1944, démantèlement de la résistance allemande dans la poche du Doubs à la mi-novembre, élimination, fin novembre–début décembre, de toute présence de troupes allemandes dans le sud du Haut-Rhin (à Village-Neuf, Huningue, Loechle et Kembs) et réduction par le sud de la poche de Colmar, fin janvier – début février 1945.

8 novembre 1944 – Ordre d’opération


Lieutenant-colonel en 1945, il est directeur-adjoint des troupes coloniales. Affecté en Indochine, en 1948, il est sous-chef d’état-major, chargé des opérations, à l’état-major du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient. De fin 1950 à mai 1953, il est 1er sous-chef d’état-major, chargé des opérations, à l’état-major interarmées et des forces terrestres en Indochine dont le chef est le général Allard. En 1954, après Dien Bien Phu, il est de retour en Indochine avec les généraux Ely et Salan  lors de l’opération Auvergne de rétraction dans le delta du fleuve rouge.  

15 septembre 1952 – Courrier de Jean Gracieux adressé à Raoul Salan


Colonel, il est adjoint au général Gilles, commandant les troupes aéroportées,  lors de l’opération sur Suez en 1956. Il dirige ensuite la base aéroportée de Bayonne avant de rejoindre l’Algérie, au début de 1957, comme adjoint du général Allard commandant le corps d’armée d’Alger puis chef du 3ème bureau de l’état-major du général commandant supérieur interarmées. En mai 1958, il commande la 9ème division d’infanterie à Orléansville et se heurte au préfet Chevrier, opposé au mouvement du 13 mai. Il le remplace comme préfet d’Orléansville tout en conservant son commandement. Il y reçoit, le 2 octobre 1958, le général de Gaulle qui prononce le lendemain, à Constantine, un discours détaillant le plan de développement de l’Algérie, dit « Plan de Constantine ».
De février 1959 à fin janvier 1960, à la suite du général Massu, il commande la 10ème division parachutiste. Au moment de l’affaire des Barricades, du 25 janvier au 1er février 1960, il est commandant de la zone Alger-Sahel. Inspecteur des troupes aéroportées en  avril 1960, il est promu général de division en avril 1961, juste avant d’être mis en disponibilité, en mai 1961, en raison de ses sympathies pour la cause de l’Algérie Française, puis placé en 2ème section en 1963.

Il assure alors, comme bénévole, le secrétariat général de la Chambre syndicale de la mécanique de haute précision. Le 20 juin 1965, il succède au colonel Trinquier comme président de l’Union Nationale des Parachutistes où il est secondé par les colonels Buchoud et Trinquier, par le commandant Cabiro, vice-présidents, et par Jean Rosier,  secrétaire général. Il s’occupe particulièrement du reclassement professionnel des officiers « dégagés » des cadres ou condamnés à la suite des événements d’Algérie.

Il meurt le 23 avril 1974 et ses obsèques sont célébrées aux Invalides en présence des maréchales Leclerc, de Lattre et Juin, du général Salan, de Georges Bidault et de deux anciens premiers ministres du Vietnam, messieurs Nguyen Van Tam et Tran Van Huu.

Jean Gracieux était grand-officier de la Légion d’honneur.

En 1938, le capitaine  Gracieux et le commandant Salan sont tous deux collaborateurs du général Buhrer au ministère des colonies.

Du 1er juin 1944 à la fin de 1944, le commandant Gracieux est chef d’état-major du 6ème RTS (qui devient le 6ème RIC à l’automne) commandé par le colonel Salan : il y participe à la prise de Toulon, aux combats des boucles du Doubs et à la réduction des poches allemandes en haute Alsace. 

En Indochine, Raoul Salan a le colonel Gracieux à son état-major au poste de premier sous-chef chargé des opérations, en 1948  quand il remplace le général Valluy, en 1950 et 1951 quand il est adjoint opérationnel au général de Lattre de Tassigny, en 1952 et 1953 quand il est commandant en chef en extrême orient. Ils rentrent ensemble en France à bord de « La Marseillaise » quand le général Salan est remplacé par le général Navarre en mai 1953. Après Dien Bien Phu, Raoul Salan demande à Jean Gracieux de l’accompagner dans sa mission au Vietnam.


Quand le général Salan appelle le général Allard à la tête du corps d’armée d’Alger à la fin de 1956, il lui donne le général Gracieux comme adjoint. C’est en compagnie de Gracieux que le général Salan rend visite le 24 septembre 1957 au colonel Jean-Pierre hospitalisé à l’hôpital Maillot après la capture de Yacef Saadi au cours de laquelle il a été blessé.

Le général Gracieux apporte une contribution substantielle à la rédaction par le général Salan d’une instruction de contre-guérilla diffusée le 15 avril 1958.

Pendant les événements de mai 1958, Gracieux est à Orléansville un relais solide de Raoul Salan.
 

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