Deuxième guerre mondiale (1939/1945)

Deuxième guerre mondiale (1939/1945)

Revient à Paris le 19 novembre 1939

En janvier 1940, prend la tête d’un bataillon du 44e Régiment d’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais

Le 5 juin 1940, est, avec son bataillon, en première ligne sur la Somme lorsque les Allemands déclenchent leur offensive après l’encerclement et la défaite des forces françaises et anglaises dans la poche de Dunkerque

Se replie sur ordre avec ce qui reste de son bataillon en menant des actions retardatrices sur la Seine puis sur la Loire

Cité deux fois à l’ordre du régiment par ordres des 12 et 13 juillet 1940   

Citation à l’ordre du régiment (ordre général n°23 du 12/07/40 du général commandant l’I.D.C.5)
« A fait son devoir jusqu’au dernier jour à son poste aux armées. »

Citation à l’ordre du régiment (ordre général n°25 du 13/07/40 du général commandant l’I.D.C.5)

« Chargé de constituer et de conduire un détachement pour la défense de différentes coupures pendant la période du 19 au 24 juin 1940, a rempli sa mission avec initiative, énergie et intelligence. A pris en outre les dispositions les meilleures pour assurer les ravitaillements. Ne s’est replié que sur ordre, quittant son emplacement le dernier après avoir assuré la retraite ordonnée de son détachement. »


Cité à l’ordre de l’armée et promu officier de la légion d’honneur le 21 août 1940

 Citation à l’ordre de l’armée (inscrit au tableau spécial pour officier de la légion d’honneur pour prendre rang du 21/8/40. Arrêté du 5/5/41  J.O. du 23/5/41)
« Officier supérieur d’une bravoure et d’un courage remarquables, a assuré d’une manière brillante, les 5 et 6 juin 1940, la défense du centre de résistance qui lui était confié contre un ennemi très supérieur en nombre, organisant un réduit qui a tenu jusqu’au bout après l’enlèvement de ses points d’appui avancés. Ne s’est replié que sur ordre, en combattant. A participé au combat de retraite du 9 juin en couvrant le passage d’un pont sur le fleuve et en organisant sa défense. »


Détaché à l’Etat-Major général des Colonies, au Secrétariat d’Etat aux Colonies à Vichy, le 16 juillet 1940

Promu lieutenant-colonel le 25 juin 1941

Désigné pour servir en Afrique Occidentale Française (A.O.F.) le 24 septembre 1941

Rejoint Dakar le 8 mars 1942 après avoir fait connaissance de la ville d’Alger, y est affecté comme chef du deuxième bureau (renseignements) à l’état-major du général Barrau, commandant supérieur en A.O.F.

En sa compagnie, effectue une tournée du Sénégal, du Soudan français et de la Guinée

06 juillet 1942 – Instruction sur la conduite de la guerre contre les arrières de l’ennemi. Commandement en chef des forces terrestres en Afrique Occidentale Française


Rédige avec son équipe et celle du troisième bureau une « Instruction sur la conduite de la guerre sur les arrières de l’ennemi » diffusée jusqu’à l’échelon de la compagnie
Promu colonel le 25 juin 1943

Désigné pour continuer ses services en Afrique du Nord, arrive à Alger le 31 août 1943, est affecté au deuxième bureau de l’Etat-Major de l’armée de terre, chargé de l’action psychologique et de la direction du journal Combattant 43 dont l’un des collaborateurs est le peintre André Hambourg

1944 – Dessin d’André Hambourg pour le journal « Combattant 44 »


Evincé de son poste par André Le Troquer, commissaire à la Guerre et à l’Air, pour avoir refusé de publier le compte rendu d’une conférence de celui-ci mettant en cause l’honneur des cadres de l’armée de 1939-1940, est mis à la disposition de la 9e Division d’Infanterie Coloniale (D.I.C.) sous les ordres du général Magnan le 4 mai 1944

Prend le commandement du 6e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (R.T.S.), en Corse, le 30 mai 1944

Rencontre pour la première fois à Bastia, le 16 juin 1944, le général de Lattre de Tassigny qui a demandé à voir le 6e R.T.S. et son colonel

Débarque avec son régiment le 19 août 1944 au matin sur la plage de La Nartelle dans le Var

Atteint Toulon le 26 août 1944, après six jours de combats intenses sur l’axe Solliès-Pont, La Farlède, La Valette et Toulon ; le 6e  R.T.S déplore 587 tués, blessés et disparus. Est considéré comme l’un des libérateurs de la ville.

Une citation à l’ordre de l’armée rend hommage à ces actions

Citation à l’ordre de l’armée (décision n°124 du 7/11/44, J.O. du 26/11/44)
Le 6e Régiment de Tirailleurs Sénégalais
« Unité ardente et manœuvrière qui, sous les ordres du colonel Salan, chef d’une haute intelligence tactique, d’un courage et d’un sang-froid remarquables, a, dès son débarquement en France, conquis du 20 au 25 août 1944, en six jours de combats ininterrompus et d’une violence sans cesse accrue, les défenses nord-est de Toulon, rejetant l’ennemi de Solliès-Ville, Solliès-Pont, La Farlède, La Valette, le poursuivant jusque dans la place et lui imposant au sixième jour de la bataille la reddition du fort d’Artigues, dont la chute marqua un moment décisif dans l’enlèvement de la place forte.»

Compte rendu des opérations, dactylographié en deux pages et signé Raoul Salan / hiver 1944-1945


Quitte Toulon le 9 septembre avec son régiment reconstitué incorporant des éléments des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I .) qui « blanchissent » progressivement le régiment

Par note du 13 octobre 1944, le 6e R.T.S. devient le 6e  Régiment d’Infanterie Coloniale (R.I.C.)

Le 14 novembre 1944, le 6e R.I.C. démantèle la résistance allemande dans la poche du Doubs

Lettre manuscrite du général Magnan commandant la 9e D.I.C au colonel Salan


Le 23 novembre, le régiment est à Blotzheim, dans le sud du Haut-Rhin,  alors que les Allemands tiennent de solides têtes de pont sur la rive française du Rhin ; par la suite, il libère Village Neuf, Huningue, Loechle et l’usine hydro-électrique de Kembs

27 novembre 1944 – Note d’orientation, signée Raoul Salan, pour l’attaque de Village Neuf et de Huningue

05 décembre 1944 – Ordre d’opération n°6, signé Raoul Salan et Jean Gracieux, pour l’attaque de Loechle et de l’usine électrique de Kembs


Appelé au commandement de l’infanterie de la 9e D.I.C., Raoul Salan est promu général de brigade le 25 décembre 1944 (à 45 ans)

Participe à la réduction de la poche de Colmar à la fin de janvier et au début de février 1945

Est cité à l’ordre de l’Armée et promu commandeur de la Légion d’Honneur ; la cravate lui est remise le 10 février 1945 à Mulhouse par le général de Gaulle : « Alors Salan, ça va ? » ; c’est son premier contact direct avec le chef du Gouvernement Provisoire de la République Française

Citation à l’ordre de l’armée et promotion au grade de commandeur de la légion d’honneur  (rang du 12/2/45 – décret du 3/4/45)
« Magnifique chef de corps qui a affirmé à nouveau sur le Doubs et en Alsace les splendides qualités de chef qui lui avaient été reconnues devant Toulon. A la tête du 6e Régiment d’Infanterie Coloniale, a conduit son unité à l’attaque d’un ennemi solidement retranché dans la boucle du Doubs et forcé la résistance ennemie après une bataille de quatre jours du 14 au 18 novembre 1944, malgré les obstacles accumulés et l’acharnement de la défense des forces qui lui étaient opposées. Poussant ensuite l’exploitation des succès qu’il avait obtenus, a mené son régiment au Rhin, le 22 novembre 1944, au prix d’efforts renouvelés devant Rechesy, Village-Neuf, Huningue. A fait preuve au cours de ses actions de ténacité, d’énergie et d’intelligence tactique admirable jointes à un courage personnel qui lui a permis de s’imposer à tous. »   


Le 20 février 1945, prend le commandement de la 14e division d’infanterie, l’ancienne division du général de Lattre reconstituée à partir d’unités issues des F.F.I. et de F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans), dont la brigade Alsace-Lorraine aux ordres d’André Malraux

Dédicace d’André Malraux au général Salan de « La condition humaine »


Termine la guerre sur le front européen près de Donaueschingen dans la Forêt Noire

Est cité deux fois à l’ordre de l’Armée, les 29 avril et 2 décembre 1945 pour son action à la tête du 6e R.I.C. et à la tête de l’infanterie de la 9e D.I.C.

Citation à l’ordre de l’armée ( décision n°569 – J.O.R.F. n°101 du 29/4/45)
La 9e Division d’Infanterie Coloniale
« Magnifique division d’attaque qui, sous les ordres du général Morlière et du général Salan, vient de se couvrir de gloire au cours de l’offensive victorieuse qui, déclenchée le 20 janvier, a amené la résorption totale de la poche allemande de Colmar. Malgré la résistance acharnée de l’ennemi, les réactions incessantes de ses blindés et les difficultés considérables dues au terrain et aux conditions atmosphériques, a conquis pied à pied toute la banlieue nord de Mulhouse, repoussant toutes les unités qui lui étaient opposées. Puis, franchissant l’Ill de vive force par une solide tête de pont qui lui a permis de poursuivre rapidement sa marche sur le Rhin, a parachevé cette tache en nettoyant la forêt de la Harth infestée de mines et de pièges, assurant ainsi sur les rives mêmes du Rhin le rejet définitif de l’armée allemande hors du territoire alsacien. A, au cours de ces vingt journées de combat ininterrompu, infligé à l’ennemi des pertes extrêmement lourdes et capturé près de 2500 prisonniers ainsi qu’un important matériel de guerre. »

Citation à l’ordre de l’armée (décision n°1106 – J.O.R.F. du 2/12/45)

Le 6e Régiment d’Infanterie Coloniale
« Splendide régiment issu du 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais cité à l’ordre de l’armée à Toulon. Formé en peu de temps de jeunes volontaires ardents et enthousiastes, a de suite confirmé , grâce au dynamisme de cadres magnifiques, des traditions de courage et d’héroïsme. Commandé par le colonel Salan, a fait l’admiration de tous au cours de combats et de succès ininterrompus. Du 14 au 18 novembre 1944, dans la boucle du Doubs, a conduit contre un ennemi solidement retranché, protégé par des champs de mines serrés, un combat acharné, surmontant toutes résistances, détruisant deux bataillons allemands et s’emparant de haute lutte de Ecot, de Vermondan et de Colombier Fontaine, poursuivant l’ennemi, l’a chassé de Valentigney et d’Audincourt. Après s’être frayé un passage à Rechesy sur la route d’Alsace, arrive au Rhin le 22 novembre et fait tomber tour à tour les bastions allemands de Village Neuf et d’Huningue. Le 10 décembre, enfin, par une manœuvre habile et audacieuse, conquiert Loechle et l’usine de Kembs, réduisant la défense maison par maison et capturant un bataillon de la Wehrmacht. A fait preuve au cours de ces actions éclatantes d’un esprit de sacrifice et d’une tenue au combat qui le placent au rang des plus vaillantes unités de l’armée coloniale. »

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